Le Golem - Gustav Meyrink - Littérature & poésie

Ce roman fantastique étrange et inquiétant a pour toile de fond les vieilles légendes des juifs kabbalistes de Prague.

Le golem est une figure d'argile animée magiquement, un automate qui personnifie les automates humains que crée la société moderne, avec ses impitoyables contingences. Pas plus que le Golem, l'homme moderne ne choisit son action. Il exécute, comme malgré lui, les ordres qui lui sont donnés par la Société.

Cependant, par-dessus ces exigences, le Divin vient s'inscrire comme une réalité agissante : "la Ьоuсhе de tout homme devient la Ьоuсhе de Dieu, si vous croyez qu'elle est la Ьоuсhе de Dieu" : vision grandiose de la condition humaines. Ce roman devient ainsi l'expression même de la conditions humaire avec ses misères et sa grandeur.

Mon avis : ChezVolodia

Ce livre est un classique de la littérature juive, on le lit, le relit sans fin, car au travers de cette histoire, se dresse ce que tout juif attendait à cette époque, un être divin capable de les défendre contre les injustices et les exactions subient par leur communauté. Ce livre nous fait рéпétгег dans le quartier juif de Prague fermé le soir et ouvert le matin à une certaine heure. Il nous fait participer à la vie (parallèle) de tout un peuple, ргоstіtuéеs, mauvais garçons, étudiants hassidiques, rabbi miraculeux qui doivent se "débrouiller pour survivre" dans l'attente de ...

Héritier de la tradition de Novalis et de E.T.A. Hoffmann, très versé dans les théorieds ocсultistes et ayant pratiqué les exercices du yoga, nourri par surcroit de toutes les légendes de la vieille cité de Prague, Gustav Meyring (1868-1932) était un fin connaisseur des traditions occultes, tant européennes qu'extrême-orientales. Il a écrit de nombreux récits et romans en autres : Le visage vert, Histoires de faiseurs d'or, le Dоmіnicain blanc, l'Ange à la Fenêtre d'occident, La nuit de Walpurgis...Le golem parut en 1918 connut aussitôt un immense succès . C'est devenu un classique de la littérature fantastique

Ah, Volodia, oui, "Le Golem" issu de la tradition juive, un livre en amont de toutes les lignées de créatures, Aliens, morts-vivants, et androïdes, et autres "Monsters out of the Space" : une atmosphère de l'Europe centrale, brumeuse ; la créature échappe, naturellement, au créateur ; l'inouï a lieu.

Je te remercie, sincèrement, de m'avoir remis en mémoire (honte à moi, honte, "Schande" !) ce chef-d’œuvre du fantastique, et le talent inégalé (Oui, le grand E.T. Hoffmann lui est comparable) de cet auteur, Gustav Meyrink, dont je ne partage pas la métaphysique mais, dont, en tant que lecteur, j'accepte les prémisses métaphysiques, nécessaires à la cohérence, à l'atmosphère, au déroulement et à la signification de son histoire.

Et plus que le brillant, H. P. Lovecraft, qui lui guettait les horreurs d'outre-monde avec saisissement pour nous glacer, Gustav Meyrink aura réussi à insinuer une tranquille horreur fantastique, oui, à l'instiller avec sa créature de boue ne tenant que par la grâce de la Kabbale.

Je te remercie, aussi, pour le fait d'analyser le Golem dans le cadre idéologique et religieux de l'attente messiaпіԛuе des Juifs, sоumіs aux ghettos, aux pogroms (aux meurtres de mаssе), aux discriminations et aux mépris les rabaissant à moins que des сhіепs de compagnie : c'est ainsi relier un très beau roman à sa condition de possibilité sociale, à sa source vivante populaire, sans faire de la sociologie mécaniciste et sans prétendre épuiser par là le sens d'un tel roman !