LE LION ET LES CHAROGNARDS
sonnet
Ce roi de la savane est souvent endormi,
Mais daigne soulever sa crinière indolente
Pour s'adjuger d'abord, de manière insolente,
Sa part de toute chair prise sur " l'ennemi " !
Il se sert en premier de ce gibier promis
Aux petits lionceaux. La femelle sanglante
Transportant la dépouille encor sanguinolente
Ne pourra se nourrir qu'après qu'il l'ait permis.
Les vautours dans les cieux, aux aguets les hyènes,
Attendent le squelette en maîtrisant leurs haines...
Ainsi, l'homme est semblable à tous ces charognards
Qui flattent le puissant, ce qui parfois l'agace
Et, pour l'apitoyer, versent des pleurs geignards,
Mais lorgnent son trépas pour ronger sa carcasse.