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Le Minotaure mal entendu - Littérature & poésie

Sujet de discussion : Le Minotaure mal entendu
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 13 octobre 2012 à 15:18
    Le Minotaure mal entendu.


    Dans les marbres où il tombe une lueur d'airain,
    En échos amaigris parvient la voix bovine
    Qui mêle à ses accents une instance divine ;
    A chaque ombre esquissée se hérisse ton sеіп

    Cependant que tu avances à un terre-plein
    De lumières grattées et de poussières fines
    Entourant une mаssе en cendres cristallines,
    La force ramassée qui attend dans le rien

    Un être, une oreille, une compagnie amène ;
    Mais du bouillonnement tu n'entends que le sang
    Résonnant aux tempes avivées de sécheresse ;

    La bête qui comporte une figure humaine
    Est muette en dépit de ses mugissements ;
    Nez à mufle il reste une carnassière ivresse.



    ---------------------------------------------------------------------------------------

    Je vais entamer ici, moi-même, la critique de ce sonnet.

    Bof : tout cela est bien parnassien.

    Je suis assez satisfait de l'ellipse finale ; des clichés comme "il pleut de la lumière", "le soleil fait d'airain" me chagrinent ; j'avoue que les deux sens du mot "instance", le sens de "degré de jugement", et le sens de "demande" me conviennent pleinement.

    Comme il faut entrer dans la matière de suite, je change "ces marbres" en "les marbres".

    L'histoire est connue ; mais l'on imagine toujours le Minotaure en sauvage, alors qu'il ne demande qu'une humanité compatissant à son récit de prisonnier.

    Et je change "tempes assommées" en "tempes avivées", pour faire la liaison avec la suite, et la suggérer, par un écho préalable.

    Je change " où il pleut un soleil fait d'airain" en "où il tombe une lueur d'airain".

    L’"instance divine" renvoie aussi à cette idée que Dieu, un dieu, tous les dieux n'existent que par la reconnaissance qu'il ou ils obtienne(ent) des humains : c'est pourquoi l'expression est adéquate.

    Voilà à quoi sert une critique de texte, que chacun pratique, quand il écrit, s'il ne le fait pas sous la dictée de l'inconscient, à l'instar de Benjamin Péret ou de Robert Desnos à l'époque des grands sommeils surréalistes.

    C'est une critique avant la réception du texte par ses lecteurs et ses lectrices.

    Lesquesl(le)s lecteurs et lectrices sont bien en droit, et ont le devoir, de soumettre le texte à leur appréciation argumentée.

    Allez, je vous charrie, avec le mot "devoir" : vous ferez bien comme vous l'entendrez.

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