Quatrième de couverture :
Chef-d'Oeuvre du roman gothique anglais, Le Moine (1796) met en scène la déchéance d'un capucin suprêmement vertueux, pris dans les rets d'une tentatrice diabolique. Pêché de la chair, magie noire, visions infernales, transgression, damnation : rédigé par une jeune homme de vingt ans à peine, ce récit sulfureux, où le fantastique se mêle à l'horreur et où le désire règne en mаîtге, créa le scandale avant d'être érigé en objet de culte par des générations d'écrivains.
On ne compte plus les romantiques qui comme Hoffmann, Coleridge et Victor Hugo, s'en inspirèrent : Charles Dіскens alla jusqu'à acheter le manuscrit aux enchères : André Breton en fit un modèle pour le surréalisme et, Antonin Artaud, qui en proposa une réécriture libre, salua l'envoutante "sorcellerie verbale" de Lewis : "Je continuerai à tenir pour une oeuvre essentielle, le Moine, qui bousсule cette réalité à pleins bras, qui traîne devant moi des sorciers, des apparitions et des larves, avec le naturel le plus parfait, et qui fait enfin du surnaturel une réalité comme les autres".
Editions : GF Flammarion : ISBN : 978 2 0812 5561 6 - Poche 457 pages -
Mon avis : Volodia
Le Moine dont l’intrigue est difficile à résumer tant elle est peu liénéaire, raconte la déchéance du religieux le plus fanatique et irréprochable que Madrid ait connu.
De modèle de pureté et de vertu, Ambrosio va peu à peu céder à ses penchants les plus obscurs et découvrir le vice et le crime. Il est donc constamment question de bien et de mal dans ce livre. Cependant, ce qui devrait faire l’objet du jugement de valeur le plus appuyé et du manichéisme le plus terre-à-terre, la conduite du moine est finalement contée d’une manière très neutre, renforçant de beaucoup la force de l’impression que laisse le moine sur son lecteur : Ambrosio n’est-il pas finalement un être humain tout à fait banal, à l’image de tous les autres