Tu n'as pas de toison ; la simple lunaison
De ton sourire bon remise mon fétiche
Par ta présence douce ; tu n'es pas une tige
Que je suсе à loisir ; tu restes ma saison :
L'attachement t'effraye ? L'amour et ma passion
Sont nourris d'eux-mêmes, je ne ne veux pas de niche
Pour te lier à l'attache ; l'acte viril est riche
De toi et il suffit ; maintenant est Sion ! ---
Notre amour biscornu, nos rages et notre onction
Ont fourni notre lot, mon Portugais en friche
Enterré en Algarve, et mon chagrin me pique :
Mes larmes sont figées et n'auront pas raison
De mon attachement ! Je n'ai pas de mission,
peut-être une mémoire ; ton corps se dés-intrique,
L'absence a cette trace, légère et lourde, et fiche
Du vide en mon tourment ; j'aurai eu la ration
De l'аmапt qui désire en vain, et pour la distinction
A des colères froides ; amer et désertique,
Et point au diapason, j'aimais à coups de trique
Mon amour désarmé, vrai, et sa frondaison
D'insolent Portugal ! --- Nulle répétition,
Nouvel homme cordial, je fais place à l'épique
Amour très ordinaire, à l'honnête mimique
Composée pour séduire; ta belle floraison
-- Mon mâle et mon beau rêve -, ma forte inclination
Est ton essence entière !!! La partie clandestine
T'animant malgré toi a la lèvre furtive :
C'est appelé amour, tendresse ou Ьапԁaison ! ----
Les mots sont des brisures de ce qui ne sera jamais
Serait-ce envisagé, une fumure du rêve,
L'accessible idéal ; à peine est-ce une trêve
Donnée à l'impatience goulue du mois de Mai ;
A peine est-ce une esquisse du рlаіsіг intouché,
Peut-être imaginé, à peine est-ce une grève
Où naufrage un vaisseau ; mais, levé est le lièvre
Du рlаіsіг immodeste, mon homme, et ma bouchée !
Serge, de Lyon !