LE PRINTEMPS
sonnet
La nature en sommeil, s'ébrouant des grands froids,
Charge les perce-neige _yeux blancs sur vertes tiges_
D'épier si le gel laisse encor des vestiges.
Ils regardent le sol: périscopes adroits!
Fébriles, les bourgeons dans leurs corsets étroits,
Peuvent tout à loisir, saisis par le vertige,
S'éclater dans l'azur en féerique voltige
De guirlandes aux fleurs floconnant par endroits.
Et l'abeille rêveuse en sa ruche engourdie
S'éveillant au soleil, qu'elle admire étourdie,
S'envole en bourdonnant pour cueillir le pollen.
Narcisse, primevère, églantine et jonquille,
Dans un feu d'artifice explosent du lichen.
Comme de l'oiseau fuse en mélodieux trille!...