Quatrième de couverture :
Après plus d'un demi-siècle, un manuscrit refait surface, rendant à son auteur l'écho de ses vingt ans. C'est l'Université du Texas qui conservait "Le Temple" de Stephen Spender, roman écrit en 1929 et que les éditeurs refusèrent à l'époque pour cause de рогпоgгарhіе. Certes, l'ouvrage crie très haut la joie de vivre et la difficulté d'être durant l'entre-deux guerres, ce long été de la Saint martin où somnolait la République de Weimar. Mais l'adolescent anglais qui découvrait Hambourg pressentait la venue de l'orage.
Raison de plus pour mettre les bouchées doubles, avec ses amis : W.H. Auden, Christopher Isherwood (qui tirera de son apprentissage allemand l'Adieu à Berlin dont sortira l'illustre "Cabaret"
.
Ayant relu, corrigé, complété son tout premier livre, Spender lui permet d'enfin voir le jour. Et le lecteur s'émerveille d'entendre une voix si fraîche et si grave célébrer le bonheur fragile d'un monde qui court à sa perte.
Editions : Christian Bourgois - ISBN : 9 782267 007244 - Broché : 314 pages
Mon Avis : ChezVolodia
Le Temple dont il est question c'est celui que les Allemands des années 20 consacrent au corps et à la gymnastique.
Ce livre est autobiographique, écrit par l'auteur après qu'il ait passé ses vacances d'été en Allemagne en 1929. Il y raconte ses ехрéгіепсеs vécues là-bas. Poète et écrivain anglais, il était inséparable de Christopher Isherwood lorsqu'ils vivaient tous les deux à Berlin.
Spender aime les garçons et veut écrire librement. A l'époque, l'Angleterre puritaine interdisait l'hоmоsехualité et poursuivait les livres licencieux. Aussi, Spender comme Isherwood va t- il séjourner en Allemagne, pour s'affranchir des contraintes de la censure qui régnait à Londres.
En premier lieu : Hambourg puis Berlin. Pendant cet été 1929, Spender rencontre des jeunes gens de tous milieux et notamment des prolétaires désoeuvrés prêt à toutes les compromissions pour quelques marks. Car si pendant cette période l'insouciance prévot chez beaucoup de ces jeunes gens, pour d'autres la crise économique commence à montrer son visage avec son cortège de chômeurs. La montée du nationalisme concrétisée par des camps de tirs dans les forêts, occupés par d'anciens militaires revenus à la vie civile mais qui ne rêvent que de revanche n'ayant jamais accepté la défaite de 14-18.
Entre les deux guerres, l'Allemagne vivait ses derniers jours de liberté, d'insouciance, de drague à tout va. Au lointain commençait à poindre la dictature, les nouvelles lois raciales, le bruit des bottes.