Au fond de la cour, entre immeuble et appentis, une porte
Sous la droiture du figuier ; les branches pèsent, détachent
Des feuilles, recouvrent un jardin de curé ; le vert apporte
La fraîcheur, l'air s'alentit, les bagages ont des légèretés ;
Il faut toquer pour entrer, qu'un verrou et un autre relâchent
Leur surveillance ; les deux portes vitrées ont séquestré
Des reflets, des transparences, des lambeaux temporels ;
La sonnerie est en panne depuis quelques années ; coulé
Comme un vitrail esquissé à peine, il entrebâille ;
Flotte un sourire à fleur de peau, j'étais attendu, aucuns ampoulés
Saluts, une baignade en son flottement hors des maquerelles
Paroles, un dévoilement de l'amour retenu ; il déraille
Le train des habitudes, un enclos des pouliches éclot inaperçu,
Une apesanteur des menthes, un accueil du Levant ;
Il m'aime, je me baigne en son émerveillement devant son fétiche ;
Je l'aime, et discerne à peine un mouvement intérieur très lent
D'embrassades interdites, des frissonnements jamais conclus,
D'herbiers jamais confectionnés, des senteurs appelant son enfance ;
La coutume élude avec rudesse, la cécité dure avec constance ;
Cependant je baigne en lui, en son sourire naïf, en ce jamais plus
Souvent renouvelé ; Simon maintenant habite un logement dépourvu,
Les meubles ont gardé leur arrangement, les amas leur dérangement ;
Une silhouette, un pleur, un effacement toujours retenu dans la vue
Et jamais conclu ; comment négocier avec les souvenirs aimantant
Un objet vivant ? Je flotte sur un sourire dans l'entrebâillement,
Je fonds dans la mélancolie comme un paquet en instance
A la poste du Temps ; j'ai la pesanteur du limon figé, circonstance
De la mort travaillant ; je demeure dans un sourire ému ;
Il y a des violettes à manger, des artichauts à planter,
Des paroles à dresser, des violences à dissiper, des larmes à écouler ;
Un sourire a рéпétгé, j'essaie de m'enraciner dans les flottements
Des lumières infiltrées par la Ьоuсhе et restituées en giboulées ;
Je suis un vacillement, il n'y a plus d'аmапt, il n'y a plus de bras,
Un sentiment dérive attaché au revenant ; et les rats
Prolifiques ont rongé, biaisé l'exactitude ; le passé ne pense
Pas à moi, je réfléchis un passé remuant, je flotte en la panse
Entre vie et néant ; j'ai un sourire en coin, un souvenir capital
Pour ouvrir un chapitre ; le fourmillement du temps indifférent
M'accroche au sourire arrimé là, ailleurs arrimé au rang
Du meilleur : je n'ai pas répondu, résonances muettes au final.
Le sourire en suspens m'accueille, transparent, chargé des lèvres
A peine embrassées là, la solitude a formé des rivières
Des diamants en hiver ; le sourire où je m'étends en altitude
Me place au cercle intense du vide accouru comme un lièvre,
Je me suspends, je dévisse des hauteurs, je glisse, béatitude
Au long des destructions ; une étoile au Nord, un sourire intact, je le visite,
Il me possède ; aux sourcils des vestiges, aux cils des gras rongeurs ;
J'accroche au sourire, en flottement, affolement d'inquiétudes.
Climax007
le Deux Août
Deux Mille Dix-Sept,
à Lyon, inévitablement en France !