Les césars : un air GLBT - Musique & cinéma

Un nombre record de nominations pour des films ayant pour thème ou abordant l'hоmоsехualité.

La vie d’Adèle, chapitres 1 & 2 de Abdellatif Kechiche et L’inconnu du Lac de Alain Guiraudie, présentés à Cannes, réunissent 8 nominations. "meilleur film", "meilleur réalisateur" ou "meilleur scénario". Les acteurs et actrices sont aussi en bonne place. Léa Seydoux se retrouve face à des comédiennes dont Catherine Deneuve (Elle s’en va), Sandrine Kiberlain (9 mois ferme) ou Bérénice Bejo (Le passé) pour le titre de "meilleure actrice". Adèle Exarchopoulos face à Marine Vatch (Jeune et jolie) dans la catégorie "meilleur espoir féminin". Patrick D’assumçao concourt dans la catégorie "meilleur second rôle" et Pierre Deladonchamps dans celle de "meilleur espoir masculin".

"Les garçons et Guillaume à table !"; comédie à succès dont le héros s’interroge sur sa sехualité alors que sa famille a quasiment décidé qu’il sera homo, réunit 10 citations. La première réalisation de Guillaume Gallienne, figure dans la catégorie "meilleur premier film" et "meilleur film".

Le court métrage Bambi de Sébastien Lifshitz concourt dans la catégorie court-métrage.

Enfin un hommage est rendu à Patrice Chéreau (l'homme blessé et Ceux qui m'aiment prendront le train ; deux rares films parlant d'hоmоsехualité).

J'aimerais simplement réagir à ce dernier membre de phrases : "deux rares films parlant d'hоmоsехualité".


Outre que tout l'article précédant tend à montrer que cette rareté devient rare pour le moins, il n'est pas sûr que, par le passé, le thème - principal ou adventice - de l'hоmоsехualité ait été d'une rareté si grande que nous puissions le déplorer.


Faut-il rappeler des films comme "Querelle de Brest", "Taxi zum Klo", "Victor Victoria", faisons un saut dans le temps, "Adieu ma concubine", et le très beau film de Patrice Chéreau, oui, "L"Homme blessé" que l'on pourrait intituler "L'amour à mort", cette passion dévastatrice et meurtrière, se terminant par un assassinat, ce qui illustre si bien la phrase d'Oscar Wilde "Chacun tue ce qu'il aime" (Ballade de la Geôle de Reading) ?



Bref : il serait utile, pour nous tous et pour nous toutes, de lire ou de relire un livre comme "L'Ноmоsехualité au cinéma", avec des rajouts pour la période la plus immédiate !






Je crois qu'il faut se garder de l'identification à une minorité toujours exclue de tout, et même des représentations cinématographiques, et pondérer cela.


Cordialement, et merci pour cet article !!!

J'aimerais simplement réagir à ce dernier membre de phrases : "deux rares films parlant d'hоmоsехualité".

Tu as raison Climax.
Mais ces mots ne concernaient que Patrice Chéreau. Il disait lui-même qu'il n'aimait pas trop parler de son hоmоsехualité et de sa répercussion dans son œuvre. «Je n'ai jamais voulu me spécialiser dans les histoires gays et la presse gay m'a critiqué pour cela. Mais les histoires d'amour sont partout les mêmes. Le jeu du désir, et comment vous vivez avec le désir, sont les mêmes.» et «Je fais partie des gens qui n'avaient pas très епvіе d'en parler. Mais, s'il le fallait, je le ferais. Personne ne me demande mon avis, alors je ne le donne pas.»
Je voulais juste dire que peu de ses films ou ses œuvres théâtrales évoquaient le sujet.
Ces deux films cités sont pour resituer le cinéaste s'il en est besoin.

Oui, dans ce cas, Patrice Chéreau aura été un homme de théâtre et de cinéma, rare, ne voguant pas sur les tendances du public, ne pondant pas de "Cage aux folles" déclenchant des rires gras, ne se pliant pas à la demande des ignobles en matière de clichés.

Oui, il y a des hommes, comme ça, qui répugnent à se ranger dans les petites boîtes des petites catégories !!!

Et, d'ailleurs, pour tout dire, le caractère hоmоsехuеl du couple se déchirant à mort dans "L'Homme blessé" est l'un des traits, mais ce n'est pas la focale que prend Chéreau pour mener son intrigue, et l'on aurait peine à résumer son film "d'un point de vue hоmоsехuеl".

C'est le propre des grands films ; et je crains qu'en notre époque d'ardente volonté de rétrécissement communautaire, "L'Homme blessé" ne fasse pas école.

Espérons que la suite me fera mentir...