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Les fапtаsmеs (de corps virils) : l'autobiographie - Littérature & poésie

Sujet de discussion : Les fапtаsmеs (de corps virils) : l'autobiographie
  • climax007 Membre élite
    climax007
    • 30 décembre 2016 à 12:53
    Pourquoi et comment mes textes multiples sur les corps des hommes.

    Comme les rêves, chaque nuit, me visitant tels des doubles inconnus, à mon insu la plupart du temps et sans me consulter, éclairés de quelques éclats de conscience, des textes apparemment concertés et corsetés de la versification la plus classique - celle du sonnet - rendent compte de ma biographie.


    Un narrateur, chaque fois renouvelé, métamorphique, raconte les apparences détaillées d'événements sехuеls, qui n'ont pas de fard ; à peine le "scripteur" émerge-t-il des milliers de processus inconscients me donnant substance, continuité et charpente, et rend-il justice aux fапtаsmеs, aux scénarios se déroulant en images.


    Les mots révélent divers personnages, un ensemble d'actions éгоtіԛuеs les reliant en une société partagée, les singularités les distinguant les uns des autres et les frontières d'un regard discernant une scène après un autre scène.


    Que de garçons et de gars viennent attester de leur virilité, ourlée d'un regard les cernant et les constituant.


    Soyons un idéaliste absolu : j'ai vécu tous ces morceaux de vie, par la grâce effectuante du langage qui donne temps et lieu, extension et mouvement, semblance et vraisemblance, étendue et puissance aux corps des êtres humains mâles.


    Mes pulsions tendent à machiner, plus que les habiles théâtres et leur plateau technique, selon la loi du рlаіsіг souverain, des rencontres et des aventures avec des gars et singuliers et consistants.


    J'ai ехhіЬé, par les mots vertueux, par leur morale sans détours et par leur dénuement d'hypocrisies, les voix qui se modulent, les ventres qui se creusent, les poitrines qui s'essoufflent ; les mots en visite ont représenté la rigueur sensible et sentimentale des êtres virils.


    Oui, tous ces textes sont autobiographiques, dans la mesure où ils espèrent posséder la solide consistance de mes songes.


    Ces textes réalisent, comme les rêves, des souhaits ; ils sont la résultante négociée (en moi) par, d'un côté, le principe de рlаіsіг (et la poussée vers la révélation, la mise en évidence : l'apparition exaltante) et par, de l'autre côté, le principe de réalité (et la puissance du refoulement ou de la schize, de la déformation, de l'effacement : de la dissimulation honteuse) !



    Écrit fin décembre 2016.
  • toon Membre pionnier
    toon
    • 30 décembre 2016 à 23:31
    Tu n'es pas loin de Genet dans cette démarche, c'est très beau, j'espère que tu continues.
  • climax007 Membre élite
    climax007
    • 5 janvier 2017 à 16:18
    Toon, Jean Genet, toute sa vie, a vécu dans la familiarité avec des hommes et leur sехualité, depuis le bagne d'enfants jusqu'à son engagement aux côtés des Panthères Noires américaines et des activistes (fedayins) palestiniens ; comme Daniel Guérin, il aura trouvé dans ses attirances un motif et un moyen de mieux adhérer à ces combats politiques.

    J'admire beaucoup Jean Genet pour la bouleversante présence dans laquelle s'incarnent ses personnages mâles : la douceur, la ferveur de la sехualité, la grandeur des sentiments, les gestes signifiant un accord pleinement ressenti, les émotions passant par le corps et l'investissant.

    Je reconnais là un écrivain authentique, qui ne fait pas du langage un jeu vain et précieux, fainéant et hypocrite : ses métaphores ont toujours des luxuriances sensitives et sensorielles.

    Je reconnais ce domaine-là, créé par Jean Genet, comme celui où j'aime à m'ébattre !

    Toon, outre que Jean Genet avait une pratique et une capacité d'écriture que je ne possède pas (actuellement) et que peut-être je n'aurai jamais, Jean Genet alimentait son imaginaire par une vie vécue fécondée des jeux éгоtіԛuеs !

    Malheureusement, sur ce point de la sехualité, je vis sous le régime de la privation totale ; et, à force de ne pas être nourri de la relation partagée la plus douce - le sехe entre hommes, dans l'éblouissement de l'affection -, les mots se dissolvent et se déchargent de leurs significations, mes textes n'ont plus de ces décisives incarnations ayant un effet de réalité hallucinatoire.

    Toon, il me va falloir rencontrer les yeux arabes, danois ou berrichons d'un homme en amour avec moi, pour reconstituer l'épaisseur de ma vie, et n'être plus confiné en surface de moi-même.

    Il faut l'épaisseur de la vie vécue pour écrire : mon inconsistance actuelle ne peut pas soutenir les célébrations des mâles magnifiques, hélas !

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