« Il est écrit qu’un jour personne ne se souviendra plus de moi, mais ma croyance à moi est qu’un seul homme sera toujours auprès de moi … »
Ils s’appelaient Patrick, Mohamed, Jérôme … Ils ont tous les trois partagés ma vie, mes espoirs, mes désespoirs durant cette décennie… A aucun moment, je ne regrette tous ces instants de bonheurs qu’ils m’ont donnés à leurs manières, ce que j’ai pu leur apporté, même si à un moment clé de notre histoire une page s’est tourné avec plus ou moins de bonheurs ! De tous j’ai des souvenirs magnifiques, faits de joies, de déprimes, de coups de gueule, mais toujours avec ce même amour qui se lisaient dans nos yeux…
Avril 1997. Un sаuпа. Une après-midi où je m’ennuie. Une rencontre. Lui. Moi. Nous deux, chacun d’un côté du jacuzzi, évitant soigneusement les mains baladeuses, nos regards se sont croisés … Pourtant chacun dans son recoin de jacuzzi n’osera faire le premier pas … Les gens passent, vont, viennent, puis nous nous retrouvâmes seul tous les deux…. Nous, rien que nous, sans personne… Nos deux corps se rapprochent comme attiré par un aimant, puis vint ce Ьаіsег, fougueux, généreux… Mon cœur, son cœur se mettent à battre à l’unisson..
Nous remontons pour nous rendre à l’étage, une cabine, nous entrons tous les deux… Nos deux corps se découvrent, commence à s ‘apprivoiser… Nos mains partent à la recherche de l’inconnu, de la découverte de l’autre… Je suis grand et fin, autant lui est mon contraire… Nous passons l’après-midi à faire l’amour, et non pas Ьаіsег… Le temps passe hélas trop vite, vint l’heure de nous quitter. Nous ne pouvons nous détacher l’un de l’autre. Je l’accompagne jusqu’à sa voiture, qui par chance se trouve être garé assez loin, ce qui nous laisse pas mal de temps pour discuter.. La voiture, ce sentiment de ne pas vouloir se quitter… C’est dur … Il doit rentrer sur Grenoble, mais ni l’un ni l’autre à un moment ne pensons échanger nos coordonnées… Il s’en va ainsi, moi encore tout à mes rêves…
La semaine se passa, je pensais à lui, mais le reverrais-je un jour ? Je parlai à mon ami Vincent, du fait de ne pas avoir échanger nos tél., nos adresses, je m’en voulais… Il me dit de ne pas m’inquiéter, et que s’il voulait me revoir il saurait où me trouver… Je retournais le dimanche suivant au sаuпа, mais en vain … Ce n’est que 15 jours plus tard que nous retrouverons, pour ne plus nous quitter cette fois-ci…
J’ai adoré sa façon de me « faire la cour » …. Bien que nous soyons éloigné l’un de l’autre durant la semaine, il m’appelait tous les jours au travail à 12 h 00 précise … ( ce qui faisait sourire une de mes collègues !) Nous nous écrivions aussi toutes les semaines pour entretenir cette flamme ! Puis, 1 week-end sur 2, j’allais en train le rejoindre à Grenoble pour rentrer le lundi matin par le premier TGV à 4 h 00 du matin, et lui me retrouvait à Lyon !
6 Mois durant, nous ferons ce manège, jusqu’au jour où d’un commun accord je parti le rejoindre laissant derrière moi, un travail, un appartement, ma famille…
Je découvris sa famille… Deux autres frères, tous gays ! Sa mère, gentille mais étouffante, car elle voulait savoir tout ce que faisait ses enfants, tout contrôler … Combien de prise de bec avec elle, ne voulant pas la laisser diriger notre vie… Je crois qu’à partir de ce moment, Patrick commença à revivre… Vivre pour lui, même si nous allions tous les samedis manger chez ses parents. Un rituel. De lui, je dirais qu’il était près de son argent, ne voulant pas dépenser… Cela me faisait sourire, moi qui suis plus du genre à être dépensier ! Chaque fois que nous allions faire des courses, il prenait peur avec moi, mais petit à petit il s’y habitua … Combien de fois, ai-je réussi à lui faire payer le restaurant, dépenser pour lui, pour nous….
Puis au bout de 2 ans, ce fût à son tour de tout laisser et me suivre, car pour mon travail je devais partir à Chambéry , où nous vécurent 1 an, après quoi nous revînmes sur Lyon… De cette année, en Savoie, nous allions toutes les semaines en Suisse puisque nous étions à 1 heure de voiture … Que de souvenirs !
Lyon, le retour … Je crois que c’est à partir de là, que notre amour commença à décliner . Pourquoi, je ne sais pas… Je me rappelle surtout qu’à cette époque il ne rentrait plus que le week-end, restant la semaine chez ses parents, puisqu’il travaillait toujours à Grenoble… Le temps, la séparation, un manque d’amour comme au premier jour, eurent raison de notre relation au bout de trois ans …. Il partit comme il était venu lors de notre première rencontre….
A lui ….
Novembre 2011 Ericspacer
