Les lampes à gaz s'éteignent, il n'y a plus de gaz. Je cherche péniblement de quoi vaincre l'obscurité... Les cigarettes je les fumes une par une, dix par dix, peut-être même vingt, trente... Qu'est ce que j'en sais ? Qu'est ce que j'en ai à faire ? De toute façon je ne fume pas. Il n'y a plus de gaz, plus que cette lumière violette ou rose ou verte, artificielle que je m'étais construite autour de mon cocon. Les heures passent lentement dans mon abris fait de tout blanc, tout de noir. Allez laisse moi pleurer. Je ne me sens plus très bien et je te regarde avancer, je regarde les autres. Je cherche un coin d'humanité... Mais non. Je n'y arrive pas, j'ai ainsi епvіе de te parler, de cette епvіе que je n'ai plus, de ces gens qui m'épuisent, de tout ce temps que j'ai et que je n'utiliserais jamais... C'est silencieux et douloureux dans ma tête, je regrette tellement de chose, d'avoir laissé s'en aller ce qui m'était important, ce qui me rendait heureuse. Et de me retrouver à hésiter encore entre m'enfuir et écrire. Entre lire et parler. Entre vivre et mourir. J'ai juste à fermer les yeux, et laisser faire...
C'est un peu comme ça que je tiens ma vie, je ferme les yeux, et je laisse mes ԁоіgts écrirent, les mots sortir, les larmes couler, et le temps passer. Je crois que je ne me relis jamais. Ou pas souvent... Je n'ai plus toutes ces choses que je savais dire avant.
Qu'est ce que je fais là ? Où sont nos belles promesses ? Et ces heures passées à s'imaginer le futur, à se demander si notre amour n'aura pas muté en poussière, en songes, en rêverie. Et où est cette candeur ? Celle que tu te doit d'avoir encore un peu... ? Quelque part au fond de toi, bien enfouie, celle qui nous faisait pleurer la perte de toutes choses, celle qui nous faisait haïr la réalité. Pourquoi est ce que, comme ça je ne choisirais pas de devenir une autre ? Le regard lointain, sans сhаlеuг, apaisée, quelqu'un qui cependant ne prendrais rien à cœur, rien du tout, pour ne plus avoir à écrire, car écrire c'est la mort, et vivre c'est mourir.
Bilhetes 1975-1981 por Alison Emma