Quatrième de couverture :
En ce début d'année 1498, les brumes hivernales pèsent plus que de raison sur le gigantesque dôme de la cathédrale Santa Maria del Fiore, plongeant Florence dans l'humidité glaciale. Mais, pour l'heure, les habitants ont d'autres préoccupations : depuis la chute des Médicis, la vindicte populaire gronde, avivée par les sermons du charismatique moine Savonarole, et la découverte de cadavres atrocement mutilés échauffe davantage encore les esprits.
Témoin d'un des meurtres, Niccolô Machiavel, jeune secrétaire de la chancellerie, met à profit sa connaissance des rouages politiques pour mener son enquête et se trouver bientôt plonté au coeur du plus grand scandale de l'époque. Sous nos yeux se dessine alors une comédie macabre qui pourrait bien réduire en cendres la fragile paix d'une ville où les hommes sont tour à tout pions, fous ou cavaliers.
Editions : Belfond - ISBN : 978 2 714 43967 3 - Broché (existe en poche) 297 pages -
Mon avis : Volodia
J'ai aimé ce livre, même si j'en ai été un peu déçu par ailleurs. En effet, je m'attendais à une page d'histoire, bien que ce livre soit positionné dans la catégorie roman, relatant un épisode historique dans l'Italie de la Renaissance, que ce soit par rapport aux arts ou à la politique. Or, il s'agit en réalité d'une intrigue policière, très bonne du reste, dont l'auteur joue de façon ambigûe avec le nom de Machiavel.
Le climat de l'époque est assez bien rendu. Les Français aux portes de l'Italie, Pise révoltée contre la mainmise de Florence avec les autres villes prêtent à se soulever également contre l'allégeance due à la toute puissance Florence. Elle-même épuisée par 10 ans de guerre, et devant se garder des agitateurs publics comme le Cardinal de Saint Malo, représentant du Pape venu proposer au Gonfalonier Soderini une alliance avec la France contre monnaie sonnante et trébuchante, un moine ԁоmіnicain en rupture de ban avec Rome à qui il reproche la corruption et une dégradation des moeurs et entraînant par la flamme de ses sermons toute une foule de petites gens et en particulier une jeunesse toujours prompte à balayer l'ancien régime pour en adopter un nouveau plus conforme à ses aspirations.
Les premières pages de ce récit commencent par un enlèvement et une description de scènes de torture difficilement soutenable. Bien que sachant l'époque cruelle, je ne vois pas vraiment l'utilité de détailler les sévices subis par les suppliciés et c'est ainsi tout le long du livre. A croire que l'auteur s'en délecte, ce qui met à mon sens un peu en retrait l'intrigue du livre. Ceci dit, j'ai été également un peu frustré de ne pas avoir plus de détails sur les fastes de cette époque, l'action décrite se passant principalement dans un grenier contenant des archives, un atelier crasseux, des tavernes et des maisons closes, des caves et des souterrains sordides.
Ceci mis à part, l'histoire est passionnante et vous tient en haleine du début à la fin et si vers la fin du livre j'ai cru entrevoir la machination et reconnaître le ou les coupables, reste que le dénouement m'a laissé pantois.
De fait, j'ai passé un très Ьоп mоmепt avec ce livre à partir de l'instant ou j'ai cessé de le voir comme un livre historique et que je l'ai lu comme un polar.
J'ai mis ce livre dans littérature lgbt, au motif que le personnage de Soderini avait une préférence pour la "plastique" masculine et "... que rien ne lui plaisait temps que de tenir dans les bras, le corps délicat d'un damoiseau tout juste sorti de l'adolescence ou celui, plus solidement charpenté d'un homme déjà mûr". Mais la description des préférences et des moeurs du Gonfalonier Soderini s'arrête là. De fait, je vais également parler de ce livre en littérature générale.