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Les mots limitent notre compréhension du monde - Littérature & poésie

Sujet de discussion : Les mots limitent notre compréhension du monde
  • epulon Membre occasionnel
    epulon
    • 24 juin 2014 à 20:30
    « Qu'y a-t-il dans un nom ? Ce que nous appelons rose, par n'importe quel autre nom sentirait aussi bon. »
    William Shakespeare
  • nigivir Membre élite
    nigivir
    • 24 juin 2014 à 20:40
    Merci Epulon!

    Oui, les mots ne sont qu'une représentation du monde, dont nous n'avons qu'un point de vue.
  • epulon Membre occasionnel
    epulon
    • 24 juin 2014 à 20:44
    En occident, le noir est la couleur du deuil. En Asie c'est le blanc
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 24 juin 2014 à 20:55
    Cependant, c'est grâce à l'alliance des mots limités dans leurs sens, ne comportant pas des significations arbitraires propres à chacun de nous, c'est grâce un langage partagé et social - qui, certes, n'est pas innocent et charrie nombre de points de vue - que nous appréhendons le monde, et que le monde nous révèle sa forme et se constitue pour nous, par la précision des mots, hors du brouillard de l'innommé, pour être accessible à notre compréhension.

    Aussi, les mots ne sont pas seulement une limitation : ils le sont dans le sens où ils découpent des pans de la réalité ; les mots sont aussi une ouverture : sans eux, point de compréhension du monde.

    La compréhension du monde exige le langage ; le perception intuitive, immédiate, de type illuminatif, mystique - la saisie sans médiation du monde - nous donne un ensemble, un tout que nous ne comprenons pas mais que nous ressentons.

    Le langage a toujours été l'instrument de la raison discursive, opposée à l'intuition de la saisie globale du monde, qui ne comprend pas les choses et se contente de les refléter, avec l'aura que nous y ajoutons. Bien sûr, il peut y avoir un usage hypnotique du langage, mais là, dans des mélopées répétitives, le mot n'est plus : il reste le son, le bruit du mot

    Et ne sous-estimons pas le langage : le mot "rose" comporte les connotations du parfum, de la couleur, de la délicatesse ; le mot "rose" évoque et ne fait pas que désigner la chose "rose" ; aussi, Shakespeare n'a-t-il pas tout à fait raison ; tout mot désignant usuellement la "rose" dans n'importe quelle langue du monde sera plus attractif qu'un mot venant à désigner - sans un commun usage le consacrant - cette beauté.

    Le mot "rose" ajoute à la senteur, en ceci qu'il évoque beaucoup de roses, et de parfums, et de bouquets : le mot "rose" est le dépôt du souvenir, qui ajoute au рlаіsіг !!!

    Bref, le langage nous vient en héritage, il nous semble un fardeau mais il est l'appui à partir duquel nous pouvons aller plus avant. C'est par sa limitation que nous cernons, distinguons et ne confondons pas tout.
  • mistrel Membre confirmé
    mistrel
    • 24 juin 2014 à 21:19
    Un beau sujet de Philo
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 24 juin 2014 à 21:58
    Un beau sujet de Philo

    Oui, et la philosophie a des conséquences pratiques dans la vie de tous les jours !!!

    - Se croire prisonnier du langage

    ou admettre à partir de la nécessaire limitation

    du sens des mots (qui sont par ailleurs toujours

    en contexte, donc variables, fluctuants, changeants, ...)

    que nos phrases les combinant,

    émettraient-elles les pires slogans rebattus,

    émettent toujours une nouveauté,

    malgré nos efforts de platitude.

    - L'attitude qui veut une saisie immédiate du monde - l'attitude mystique - ou l'attitude compréhensive, s'appuyant sur l'usage du langage.

    Voilà, voilà...
  • tructule Membre confirmé
    tructule
    • 25 juin 2014 à 07:56
    Bonjour,
    Pour moi les mots sont comme des notes de musique. Mis ensembles, ils composent une mélodie qui permet de mieux comprendre l'essence de ce que l'on veut transmettre. Avec l'orchestre corporelle (gestuelle, les yeux, l'intonation) cela est encore plus facile a ressentir.
  • yggdrasil Membre élite
    yggdrasil
    • 25 juin 2014 à 13:33
    Les mots ne limitent pas notre compréhension du monde ; ils la rendent possible, même s'ils l'enserrent dans un ensemble de concepts particuliers, et posent des distinctions qui ne sont pas universellement partagées.

    Nous pensons avec des mots, et le langage est l'outil sans lequel toute compréhension du monde est impossible. C'est un outil nécessaire. Bien entendu, comme l'explique très bien Wilhem von Humboldt, chaque langue porte sa propre vision du monde. D'ailleurs, en fonction de sa langue, on ne saisit pas le spectre des couleurs de la même façon. Il existe des études aussi intéressantes qu'éloquentes à ce sujet.
  • nothingness Membre élite
    nothingness
    • 27 juin 2014 à 10:42
    Pas faux, epulon x)

    Et sinon, c'est d'ailleurs peut-être ce pourquoi je n'arrive parfois pas à exprimer mes sentiments/pensées plus précisément ! :v

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