Les mots ont pris la fuite, les mots ont fait silence,
Ils m'ont simplifié dans la grande partance
Du chagrin affronté à ce vide muet
Où s'élève ta face tout comme un ricochet
Glissant à la surface du temps ; le cimetière,
Cette parole obscène, est la tuile faîtière
De l'inachèvement en toi réalisé ;
Toi que j'ai mal aimé, mon plein vent alizé,
Quand je sème des graines au printemps parvenues,
Mon geste est suspendu ; les lueurs soutenues
De ton regard parti avec ton corps raidi
Ne me soutiennent plus ; je reste abasourdi
Que ton amour des plantes et des arbres en verve
Soit pour toujours réduit à la grande réserve,
A ce qui n'est plus de saison, au grand jamais,
A ce qui n'adviendra plus, dès lors, désormais ;
A ce champ clos, tu es éclos : je t'ai cité,
Mon Portugais, mon âme, ma belle adversité.
Climax69007, le Mercredi 19 Mars 2014.