Les mots sont un grumeau luisant accroché
Au secret des choses, et pour pallier le manque
Consubstantiel au réel - grand mot de saltimbanque
Frappant de la cymbale afin de crocheter
L'entendement gobeur, en fendre le rocher -
Ils sont le sens, le son, la phonétique banque
Qui donne la beauté qu'il semble à la calanque,
Au golfe, aux bleuités, et au flot enroulé ;
De ces lointains paysages infiniment passés,
Il reste un souvenir par ces mots entassés
Qui en moi se déplient, dessinant leur espace
Désormais résorbé, dont se creuse la trace :
Les mots sont un cerceau, où il passe un néant,
Puis un courant limpide, et tout revient présent.