Lorsque tout sera fini
Il restera cette епvіе
De croquer encor la vie
Pour que ne vainque l'ennui ;
J'irai encor vers Cythère,
Le cœur lourd tout comme un fer,
Je serai imbu d'amer,
Mais guignerai d'autres terres ;
Quand la vie aura tranché
Nos amours dilacérées,
Nos ivresses emportées,
Nous serons comme penchés
A guetter dans les bouillons
Des futurs à l'horizon,
De notre plaie l'onction,
De nos liens les aЬапԁons ;
Nous verrons les fureurs blanches,
Au souvenir hanche à hanche ;
Et notre barque en revanche
Vers d'autres ailleurs s'épanche.
Il ne reste que la cendre
Engloutie qu'on vient épandre,
Il nous reste à nous répandre
Loin l'un de l'autre à la tendre
Ligne d'horizon élue,
Quand nous ne nous verrons plus ;
Et la mémoire en surplus
Sera à peine ténue.
Je rêve de ces tournois poétiques où les lettrés de la Chine et du Japon, sur un thème, pendant une nuit entière, rivalisaient, se complétaient, faisaient entendre un son à peine distinct d'un autre mais pourtant différent, venaient apporter une note furtive et mélancolique ou sonnante et joyeuse ; aussi, je me permets (mais l'on sait bien que je me permets peu !!!) de répondre sous cette forme dans l'espoir qu'un troisième ou une troisième viendra faire entendre, ici, sa note, avant qu'un ou une quatrième, etc.
Oui, les joutes poétiques anciennes, du Japon et de la Chine, pourquoi les abandonner ? Parce que c'est ancien ?
A ce compte-là, comme nous sommes faits d'ancien et d'un peu de neuf, comme nous sommes déterminés et minés et ranimés par le passé - et traversés de part en part par ce passé -, tout comme nous sommes les agents agis d'un avenir qui ne s'est pas encore tu et dont nous sommes les аmапts inquiets, c'est récuser une tradition qui - lointainement - nous a fondés.
Allez, s'il vous plaît !!!!
Jouons, un peu !