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Luís de Camões - Littérature & poésie

Sujet de discussion : Luís de Camões
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 3 juin 2012 à 12:06
    Ls plus grand poète du seizième siècle portugais, surtout connu et apprécié par les lusophones, pour son épopée "Les Lusiades = Os Lusiadas", qui nous content l'histoire du Portugal et les grandes découvertes maritimes, accomplies par les navigateurs portugais.

    Ce texte est fondateur d'une grande partie de la mythologie nationale du Portugal, d'autant que Luís Vaz de Camões mourut l'année-même où le Portugal perdait son indépendance, pour soixante années, entre 1680 et 1740, pour être annexée au Royaume de Castille.

    C'est un modèle rhétorique, aussi ; un modèle de la langue portugaise.

    Et Luís Vaz de Camões, lors du concours organisé par la Radio-Télévision Portugaise, "Os Grandes Portugueses", fut classé par les téléspectateurs parmi les dix premiers Portugais de tous les temps. C'est dire combien, dans ce pays, l'histoire compte ; et combien les Portugais sont baignés d'histoire.

    Son épopée, "Les Lusiades = Os Lusíadas" bénéficie de la traduction française de Roger Bismut (qui affina sa traduction au gré de quatre rééditions successives, scrupuleusement améliorées avec un grand sens poétique) ; cette traduction est parue dans la collection "Bouquins", chez Robert Laffont, pour le prix de trente euros

    9782221082430FS.gif

    Traduction belle et fidèle !!!

    Pourquoi ce titre ? Lusus est le nom de héros auquel la mythologie fait remonter l'origine du peuple portugais. Les "Lusiades" sont, donc, l'épopée des descendants de Lusus.

    --- Moins connus, du moins à l'étranger, sont ses autres poèmes, qui ne furent publiés que de manière posthume, qui souffrent de querelles érudites d'attribution de paternité littéraire, et qui jamais n'ont été publiés "in extenso" en traduction (nous n'avons depuis quatre siècles que des choix, des anthologies annexées aux Lusiades).

    Cependant il existe une centaine de ses sonnets, traduits par Anne-Marie Quint & Maryvonne Boudoy, en édition bilingue, aux éditions Chandeigne (l'éditeur qui dans ce pays, avec les éd. de La Différence, aura fait le plus pour le monde lusophone, et pour la divulgation de la littérature de langue portugaise).

    Les références : il s'agit de "Sonnets", de Luís de Camões, édition bilingue, trad. Anne-Marie Quint, éd. Chandeigne, mai 2011, ISBN 978-2-915540-82-6
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 3 juin 2012 à 12:20
    9782915540826FS.gif

    Deux sonnets pour vous ouvrir l'appétit :

    [La traductrice et sa collaboratrice ont fait le choix de traduire, la plupart du temps, en vers de dix pieds, non assonancés, avec ici et là des exceptions pour ne pas distordre le sens, comme ici avec des alexandrins]

    Puisque mes yeux jamais ne sont las de pleurer
    Des peines qui sans me lasser m'accablent,
    Puisque rien n'adoucit le feu où m'embrasa
    Celle qu'à nul moment je n'ai pu adoucir.

    Que me guide l'aveugle Amour, sans se mаssег,
    Vers un lieu qui pour moi soit sans retour,
    Et que le monde entier reste à l'écoute
    Tant qu'un filet de voix me restera.

    Et si par les forêts, les fleuves ou les vallées
    Demeure la pitié, ou demeure l'amour
    Chez des bêtes, oiseaux, plantes, pierres ou ondes,

    Qu'ils écoutent la longue histoire de mes maux
    Et que par ma douleur guérisse leur douleur :
    Les peines sont guéries par de plus grandes peines !



    --- Mort au jour où je suis né, qu'il périsse,
    Que jamais il ne soit engendré par le temps ;
    Qu'il ne revienne plus au monde, et s'il revient,
    Qu'à l'instant le soleil soit frappé d'une éclipse.

    Que le ciel obscurci le prive de lumière,
    Que de la fin du monde apparaissent les signes,
    Que du sang pleuve et que naissent des monstres,
    Que la mère rejette son enfant.

    Que les gans effarés, par ignorance,
    Le teint blêmi et le visage en pleurs,
    Croient que le monde déjà est réduit à néant.

    Vous qui tremblez, ne vous alarmez point,
    C'est seulement le jour qui fit naître la vie
    La plus infortunée que l'on ait jamais vue !

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