"Lysistrata" est une pièce politique, un classique croustillant, d'une verdeur de langage salubre, datant de 411 av. J.-C. L'intrigue est en prise directe avec l'actualité du moment : la guerre du Péloponnèse, qui met aux prises Sparte et Athènes, dans des combats sans fin, et une volonté de puissance sans borne.
Et ce brave Aristophane, qui en avait ras la casquette, fit jouer, lors de fêtes civiques, cette charge satirique : les hommes ne veulent pas faire la paix ? Ils y seront contraints, car les matrones, les ргоstіtuéеs, toutes les femmes vont se réfugier sur l'Acropole et entamer une grève du sехe jusqu'à la conclusion de la paix. Quand on sait la situation peu libre de la femme grecque, c'était une audacieuse utopie !!! Le monde renversé, pour la bonne cause ! Et, vu le nombre de guerres qui embrasent la planète, ici et là, une pièce qui sera, encore et longtemps, d'actualité.
Cette pièce est hilarante. C'est sa principale qualité !
Signalons sa libre adaptation par Ralf König, qui imagine que les hоmоsехuеls vont profiter de cette grève du sехe décrétée par les femmes pour mettre dans leur lit les plus beaux machos d'ordinaire résistants à leurs clins d’œil.
La fois où je l'ai lue, dans une Bibliothèque Municipale, je riais avec une joie tellement manifeste que l'on me regardait avec inquiétude et soupçon, car la joie, mon pauv' monsieur, ça tourne pas rond !!!. Un grand moment, et ma première rencontre avec Ralf König !
Par ailleurs, la traduction qui n'est pas chichiteuse et qui rend, avec brio, le langage très dru d'Aristophane, est celle parue aux éditions Arléa, dans la collection "Poche-Retour aux grands textes" (ISBN, numéro international identifiant du livre, 9782869597693), pour le prix de sept euros.
Vous avez le blues ? Vous ne vous déridez pas depuis des jours ? Prenez donc une cure de Lysistrata ; c'est très réconfortant. Si, si,