Sujet de discussion : Manuel Alegre - Le Poète auteur de Fados
sergeclimax69007
Membre suprême
17 novembre 2013 à 19:24
Manuel Alegre, homme politique portugais, un des fondateurs du Parti socialiste portugais, membre de l'Assemblée Constituante après la Révolution du 25 Avril 1974, candidat malheureux aux élections présidentielles contre l'actuel président portugais Aníbal Cavaco Silva (de la droite portugaise, plus précisément du PSD portugais), est un poète majeur de la langue portugaise.
Rares sont les personnalités politiques dont l'écriture n'est pas gâtée par leur engagement, et par la novlangue des commis de l’État, mais c'est le cas de Manuel Alegre.
Sa poésie est caractérisée par son immersion dans l'histoire du Portugal, par un entrelacement du passé et du présent portugais, par le recours aux mythes fondateurs de l'esprit portugais (le sébastianisme qui est un messianisme séculier, les Grandes Découvertes, les navigations portugaises "qui offrirent des mondes au monde") et par une réflexion lucide sur le présent.
Sa langue est charnelle, très imagée ; mais elle n'a pas le caractère solaire de l'autre grande figure de la poésie portugaise de la fin du vingtième siècle, Sophia de Mello Breyner Andresen. Tandis que Sophia penche vers un vers dépouillé, et appolinien, dédié aux jeux des éléments (air, terre, feu, mer), et s'approche d'un hiératisme grécisant, Manuel Alegre penche vers un vers aux mots moins hautains, et historiquement déterminé par l'histoire portugaise
Peu d’œuvres de Manuel Alegre auront été traduites en français, tant il y a un déséquilibre entre le volume d’œuvres traduites du français vers le portugais et le volume des traductions du portugais vers le français, au point que des écrivains majeurs de langue portugaise, comme Manuel Alegre, sont tenus ignorés du public francophone.
Signalons néanmoins ces deux titres, bilingues, un recueil de poèmes et un journal d'exil, de l'époque où Manuel Alegre, du fait de la dictature corporatiste de l'Estado Novo et de ses guerres coloniales en Afrique, séjournait à Paris :
De nombreux poèmes de Manuel Alegre ont été mis en musique, notamment pour le Fado. En voici quelques-uns.
Manuel Alegre dit "Trova ao vento que passa", en étant accompagné par un des plus grands guitaristes du Portugal, Carlos Paredes (décédé en 2004). Vous pourrez suivre le texte qui est écrit au fur et à mesure de la diction.
draconis
Légende urbaine
17 novembre 2013 à 20:23
On va devenir incollable sur le Portugal.
sergeclimax69007
Membre suprême
17 novembre 2013 à 21:26
Tu sais, Micka, seul le рlаіsіг de faire part de beautés, peu connues par un public francophone, m'anime.
Par ailleurs, les nombreux détails, et jugements de valeur, que j'estime utile de fournir, ne sont là que pour donner un cadre intéressant, et que ça ne tombe pas comme un cheveu sur la soupe.
Je 'entraîne pas des candidats à un jeu de questions-réponses.
C'est comme la musique symphonique : ici, un peu de Portugal ne peut que faire le plus grand bien à tous.
Le pays de La révolution du 25 Avril 1974, le pays qui présente dans notre pauvre Europe où le racisme galope une heureuse alliance des cultures depuis des siècles qui l'a conformé (malgré des clichés racistes qui peuvent aussi faire florès au Portugal), le pays qui possède avec des pays d'Afrique et le Brésil et Timor-Leste la langue portugaise en partage, le pays dont la capitale a trois mille cinq cents d'histoire (depuis sa fondation par les Phéniciens), le pays où l'on voit des palmiers et des visages de paysans si semblables aux visages des paysans de l’Afrique du Nord, le pays des grandes forêts superbes et de la Mer de Paille : tel est un des axes de ma vie et de ma sensibilité.
C'est le pays de cette chanson.
C'est le pays du lyrisme émouvant et du courage civique.
sergeclimax69007
Membre suprême
17 novembre 2013 à 23:27
D'autres poèmes de Manuel Alegre adaptés.
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