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Mes bibliothèques - Varlam Chalamov - Littérature & poésie

Sujet de discussion : Mes bibliothèques - Varlam Chalamov
  • chezvolodia Membre pionnier
    chezvolodia
    • 24 juin 2018 à 17:59
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    Certains aiment les livres comme on aime des personnes : Ils les rencontrent, s'en éprennent, s'en déprennet, les caressent, les rejettent, les oublient, les traquent,, les retrouvent,, les possèdent, et les perdent.

    Si la vie les empêchent de les collectionner et de les enfermer dans la prison d'une bibliothèque, ils vont leur rendre visite ailleurs et parfois les enlèvent. Ils les rêvent.

    Nous connaissons Chalamov l'écrivain des camps, le poête de la Kolyma. Voici Chalamov le lecteur, l'amoureux des livres, parmi les rayonnages de ses bibliothèques.

    Editions : Interférences - ISBN : 9 782909 589008 - Broché : 53 pages - Prix :12 €

    Mon avis : Volodia

    Pour comprendre l'importance que Chalamov accordait aux livres et en l'occurrence aux bibliothèques, il faut remonter à son enfance. Né en 1907 à Vologda (ville importante et place forte au temps des Romanov).

    Dans ses souvenirs Chalamov n'a eu, petit enfant, que deux livres : un de conte, un autre de l'alphabet de Tolstoï. A l'école primaire, il n'y avait pas de livres, simplement des manuels jusqu'en 1918 date de l'ouverture de la première bibliothèque ouvrière. Les ouvrages qui 'y trouvaient avaient été réquisitionnés chez des propriétaires terriens.

    Il a 10 ans l'année de la Révolution. Ne pouvant faire d'études supérieures en raison de ses origines (fils de pope). Il part pour Moscou en 1923 et réussit l'examen d'entrée de la Faсulté de Droit de la capitale. Afin de payer ses études, il travaille dans une tannerie.

    Arrêté une première fois en 1929 pour avoir diffusé "Le Testament de Lénine" , il est envoyé en Sibérie. Libéré en 1931, il revient à moscou et travaille comme journaliste jusqu'à sa seconde arrestation lors des grandes purges de 1937, pour activités contre révolutionnaire trotskiste. Condamné à 17 ans de travaux forcés dans les mines d'or de la Kolyma.

    Pendant ces années terribles d'incarcération ou les prisonniers subissaient les pires exactions tant du côté des gardiens que des prisonniers de droit commun vis à vis des prisonniers politiques. Il n'avait aucun moyen de s'évader, même par la pensée, livres, papier et crayons étant interdit. Seuls la faim et le froid l'obsédaient au point qu'il avait perdu son ancienne faсulté de lire, le déshumanisant peu à peu.

    Libéré en 1951, il reste encore 2 ans en relégation en Extrême Orient. C'est durant cette période, dans un village de travailleurs libres où il résida, et où il y avait un bibliothèque conséquente de deux mille titres regroupés et conservés avec soin par un vieil érudit qu'il reprit contact avec les livres, qu'il renoua avec cette passion inextinguible.

    Ce livre le récit de cette traversée du "désert". De la bêtise et de la cruauté humaine portées aux пuеs par un régime totalitaire.

    En 1953, après la mort de Staline il est autorisé à quitter la Kolyma mais reste interdit de séjour à Moscou. Ce n'est qu'en 1956 après le XXème congrès dénonçant le culte de Staline qu'il est réhabilité et revient à moscou.

    Il meurt en 1982 dans un asile psychiatrique....
  • stiky Membre suprême
    stiky
    • 24 juin 2018 à 18:18
    Ou comment définir le livre, un ouvrage intemporel où tout est possible. Nombreuses merveilles sont perdues au détriment d'autres, plus ou moins belles et aussi via les choix des lieux ou des époques où on les trouve.
    Me concernant, je vois le livre comme un moyen d'évasion (qui peut aussi être d'information en dénonçant des faits). Bien qu'il puisse être plus encore, je m'arrête à cette lecture que j'apprécie beaucoup =)
  • freaks Membre élite
    freaks
    • 24 juin 2018 à 18:50
    Certains livres ont d autres utilités
    Notamment ceux de Christine Angot, pratique pour redresser une armoire bancale ou les jetant sur les pigeons pour les faire fuir du balcon avant qu ils ne сhіепt
  • ewen22 Membre pionnier
    ewen22
    • 24 juin 2018 à 19:39
    En réponse au message de freaks :

    Certains livres ont d autres utilités
    Notamment ceux de Christine Angot,

    Juste du papier hygiénique!
  • stiky Membre suprême
    stiky
    • 24 juin 2018 à 19:45
    En réponse au message de seligkeit :

    En réponse au message de freaks :

    Certains livres ont d autres utilités
    Notamment ceux de Christine Angot,

    Juste du papier hygiénique!

    Parfois, certains livres ne méritent pas d'exister quand on voit la chose...
  • jessdu59 Membre pionnier
    jessdu59
    • 24 juin 2018 à 22:42
    J'ai un immense respect pour Chalamov. Son récit sur la Kolyma reste un monument de la littérature concentrationnaire.
  • climax007 Membre élite
    climax007
    • 24 juin 2018 à 22:54
    Varlam Chalamov, indubitablement, est un plus grand écrivain qu’Alexandre Soljenitsyne !

    Lui sait conter et il n'est pas atteint de monarchisme galopant, ni d'antisémitisme tsariste !

    C'est bien pour cela qu'il aura été édité d'abord par François Maspero, vous savez, le "petit éditeur gauchiste" et non par Fayard : ainsi va la célébrité fabriquée !

    Plus grand oui, car donnant à entendre la chair exposée aux brulures du froid, et ne choisissant pas parmi ce qu'il a vu ce qu'il serait convenable de mettre sous le tapis !

    Bref, le grand écrivain anti-stalinien mais, au grand dam des anticommunistes, pas réactionnaire !

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