Cet homme penchait pour le poème d'intervention sociale, mais aussi pour la célébration de l'éгоtіsmе (notamment de l’homo-éгоtіsmе) en de longs ensembles de textes.
Il aura de surcroît donné, sans verser dans la facilité dégradant la poésie, des textes, concis et émouvants, tissus d'images évocatrices, au Fado, notamment, pour citer les plus notables, à Carlos do Carmo et à Amália Rodrigues.
Voici son très beau "Mon amour, mon amour, mon citron d'amertume".
Remarquez combien, à chaque ligne, l'image poétique est au rendez-vous de cette chanson : c'est caractéristique de José Carlos Ary dos Santos, qui estimait la beauté aussi vitale que le reste aux humains.
J'intercale entre les lignes portugaises ma traduction.
Meu corpo em movimento Моп согрs en mouvement Minha voz à procura Ma voix à la recherche Do seu próprio lamento De sa lamentation Meu limão de amargura Mon citron d'amertume Meu punhal a crescer; Mon poignard grandissant ; Nós parámos o tempo Le temps est arrêté Não sabemos morrer Et comment donc mourir E nascemos nascemos Nous naissons nous naissons Do nosso entristecer. De notre accablement.
Meu amor meu amor Mon amour mon amour Meu pássaro cinzento Oiseau couleur de cendre A chorar a lonjura Nous pleurons l'étendue Do nosso afastamento. De notre éloignement.
Meu amor meu amor Mon amour mon amour Meu nó de sofrimento Le noeud de ma souffrance Minha mó de ternura Le bain de ma tendresse Minha nau de tormento: La nef de mes tourments : Este mar não tem cura Irrémédiable mer Este céu não tem ar Irrespirable ciel Nós parámos o vento Le vents est arrêté Não sabemos nadar La nage est inconnue E morremos morremos Nous mourons nous mourons Devagar devagar. Lentement lentement.