Quatrième de couverture :
Céleste Albaret fut la gouvernante et la seule confidente de Marcel Proust pendant les huit dernières années de son existence, durant lesquelles il acheva l’écriture de son chef-d’œuvre – elle est d’ailleurs une des clefs du personnage de Françoise dans « La Recherche ».
Jour après jour, elle assista dans sa vie, son travail et son long martyre, ce grand malade génial qui se tua volontairement à la tâche. Après la mort de Proust en 1922, elle a longtemps refusé de livrer ses souvenirs. Puis, à quatre-vingt-deux ans, elle a décidé de rendre ce dernier devoir à celui qui lui disait « ce sont vos belles petites mains qui me fermeront les yeux »…
Editions : Robert Laffont – ISBN : 9 782221 141441 – Poche : 450 page –
Mon avis : Volodia
Céleste Albaret qui fut la femme de confiance et confidente de Marcel Proust décide par l’intermédiaire de ce livre de remettre les pendules à l’heure. Car pour en dire des choses sur Mr Marcel, on en a dit et souvent inventées.
Témoin privilégié et discret de l’intimité de son mаîtге, elle l’aimait sans arrière pensée, d’un amour inconditionnel. Tyrannique, despotique, il lui arrivait d’appeler à toute heure du jour et/ou de la nuit pour qu’elle aille lui porter un pli, lui acheter tel ou tel produit chez tel fournisseur et pas un autre, à l’heure ou bien évidemment les magasins sont fermés. Reste qu'il était d'une grande gentillesse et d'une grande bonté.
Ne supportant ni le bruit, ni la lumière, il vit (elle aussi par la même occasion) reclus dans un appartement dont les rideaux sont constamment fermés, et particulièrement dans sa chambre tapissée de liège pour insonoriser les bruits provenant du dehors, embrumée par les fumigations.
Asthmatique véritable et non malade imaginaire comme certains ont aimé à le penser. Ne supportant pas les fleurs, le parfum, les plumes d’oreillers, et tout ce qui pouvait être nocif pour ses bronches, il vivait dans la terreur quotidienne du moindre microbe.
On l’a dit snob, mais à la lecture de ces souvenirs on constate que s’il allait dans « le monde » c’était non seulement pour s’imprégner d’une époque qui disparaissait, mais également pour mieux observer les personnages qui l’entourait afin d’en décrire avec un sens aigu les traits de caractères, voire s’en gausser un peu. Quant à sa sensibilité exacerbée n'est-elle pas le propre des grands écrivains ?
Alors bien sûr à la lecture de ce livre, on ne trouvera rien qui puisse porter ombrage au Dieu Marcel dont Céleste Albararet a dressé un autel à sa dévotion. Reste que ce livre, même s’il est partial, reste un témoignage de grande valeur, à mon sens, puisqu’il est fait des souvenirs d’une personne qui a partagé l’intimité la plus grande avec l’écrivain, et qui l’a aimé d’un amour dévoué et totalement désintéressé.