Ton absence me hante, et le mot "absence" a une netteté bien trop scintillante, le mot est bien trop déclamant, le mot est une affirmation bien top déshonnête alors que tu es dans le retrait, et justement et plus véritablement tu n'es pas maintenant, je te loge en moi, je t'héberge en moi, toi qui est de passage dans mes souvenirs, par un tourniquet sans loi et sans mémoire, faisant surgir un moment d'un été quand nous allions le long d'une route chargés de provisions pour profiter du tohu-bohu d'un camping sur les hauteurs de Tournon-sur-Rhône, et ton apparence devient diaphane, et se rétracte, et tu te retires, et me laisses seul, avec ton souvenir, ce mot trop brut, avec des parcelles de souvenirs, avec des morceaux de temps empruntés au cours des choses, mais tu me reviens, tandis que l'indistinct gagne et se propage et affadit les images, tandis que ta personne se revêt d'une auréole de brume, tu t'effaces, tu t'effaces, tu t'effaces.
Climax69007, le Lundi 22 Juillet 2014.