Suivi du Tigre bleu de l'Euphrate
Quatrième de couverture :
Assis sur un quai de métro New Yorkais, un vieillard entame le récit de sa vie : de sa naissance dans les monts Zagros à la prise de Babylone, de sa fuite en Egypte à son arrivée dans la cité d’Illion, son existence fut une succession de pleurs et de cris de jоuіssапсе, d’огgіеs et d’incendies. Mi-homme, mi-dieu, Onysos se rappelle, le temps d’une nuit, à la mémoire des hommes.
Alexandre va mourir. Après avoir vaincu le grand Darius, après avoir construit des villes et fondé un immense empire, le voici terrassé par la fièvre. Sans peur, il contemple la mort et l’invite à entendre ce que fut son épopée, aiguillonnée par son désir de ne jamais interrompre sa course vers l’inconnu, de rester fidèle à cette soif intérieure que rien ne peut étancher.
Ces deux textes au croisement du récit, du monologue théâtral et du poème signent l’attachement de Laurent Gaudé à l’épopée antique – qu’elle soit mythologique ou historique – en composant deux figures de héros magnifiques confrontés à la fin, à la perte, au temps.
Editions : Babes – ISBN :9 782330 039417 – Poche : 139 pages –
Mon avis : Volodia
Il s’agit en réalité de pièces de théâtre, mais s’agissant de longs monologues, cela ne m’a guère gêné dans ma lecture, d’autant qu’elles sont merveilleusement bien écrites et empreintes d’une grande poésie. Bref, j’adore !
Onysos le Furieux :
Vieux, le visage sale, maigre et crasseux, Onysos installé sur le quai d’un métro de New York s’adresse à celui qui l’observe. Dans un long monologue, aux allures épiques, il emonter le fil du temps, traverser les millénaires, et retrouver la ville de Tepe Saras là où tout a commencé. Il va évoquer sa vie pleine de fureur et de violences, mais également de douceur. Au fur et à mesure de l’avancée de son récit, dès qu’une oreille attentive l’écoute, les rides de son visage s’estompent, son torse et ses membres retrouvent leur vigueur.
Engendré par le mаîtге des Dieux, et à peine sorti du ventre de sa mère Ino, le nouveau-né est massacré et démenbré par un groupe d’hommes qui ont ensuite dévoré sa chair. Ayant oublié de se repaître de son cœur, Yonisos renaît prêt à se venger. Désormais, il détruira tout sur son passage.
New York représente la nouvelle Babylone avec ses murs de métro détrempés, ses affiches déchirées et ses détritus jonchant le sol. Dans ce récit à double sens, on retrouver par instants l’homme d’aujourd’hui et celui d’hier, toujours paria et dieu des laissés pour compte, mais qui saurait aujourd’hui encore, faire trembler le monde.
Le Tigre de l’Euphrate :
Monologue évoquant les derniers instants d’un conquérant qui a sоumіs une grande partie du monde connu, à 27 ans pour mourir à 33.
Alexandre voit défiler sa vie, ses conquêtes, son rêve de grandeur. Il interpelle la mort qui l’écoute revivre une dernière fois l’ivresse de ses épopées, et évoquer, ses choix, ses regrets.