Ton corps a des paupières, et pour mieux détourner
Le souffle du regard tu enfermes en tes cils
Le mordant de tes jours, le vapeur sans retour
Du voyage en tes rêves ; tu seras celui qu'il
M'appartient de construire, par les mots diluviens
Rafraîchis dans ma Ьоuсhе, aux couleurs de ta peau
De Bohême et de sel chantant dessous mes ԁоіgts
Pour une fois encore, mettant la Ьоuсhе en eau ;
Ton corps est des silences que je saurai forcer,
Un sрегmе de violettes irisé de blancheurs,
Une douceur ambrée de millénaires hantée,
Un silex aminci pour un bouquet de fleurs ;
Ton corps est un signe à lui-même révélé
Par mon patient voyage levant l'opacité
Où je suis dissipé, par mon plus bel outrage
Ou mon plus bel hommage, dans la haute cité
Au sехe longiligne te battant sur la cuisse,
A tes jambes athlétiques gazonné par tes poils,
A ton ventre de lune, à ton cœur qui me visse
Par son battant infime aux rythmes des étoiles ;
Ton corps est un abysse et un dévoilement,
Le nuit apргоfопԁie et le jour du levant,
La souplesse fière et un dodelinement,
Le fût du peuplier et sa luisance au vent ;
Tu es ma solitude que j'ai bien reconnue
Sous la сhаlеuг première, et en glissant mes lèvres
Je sens le grain crissant, de ma peur retenue
J'ai récolté les fruits murissant par les fièvres ;
Tu es le corps entier, le miroir reflétant
Mes ressemblances au rien, tu es mon aventure
Par la coulée du monde, ton corps est mon étang
Où je me jette en vain, et ma belle ouverture.
Serge, le Jeudi 14 Juillet.