Quand mon être en songeant, mangé de solitude,
Suscitera un monde, portant le tien inclus
Dans mes souvenirs seuls ; quand je serai rendu
Au sentier commençant, hors de la finitude
- La hantise du siècle - ; méprisant l'hébétude
Des hivers terminés avant d'être advenus,
Mon souvenir viendra des petits riens grenus,
Constamment rengageant cette sollicitude
- Mon amour impuissant - quand tu étais vivant,
Ma croyance et mon doute, ma brisure et ma joie,
Ma quiétude et ma rage, mon froid et mon frisson,
Mon souffle et mon tourment ; mon esprit s'animant
Par le temps chatoyant - l'hallucinante soie -,
Te gardera en lui au renouvellement !
Deux années après "Quand je serai bien vieux, rendu à l'amertume",
poème ressorti des archives par Tom-Pillibi,
avec le même schéma, avec presque les mêmes rimes,
avec des vers inchangés, avec des mots changés de place,
envisageons autrement le souvenir de mon Portugais décédé,
Carlos J. S. G. de A. de Abecassis !
Je remercie Tom d'avoir ressucité
"Quand je serai bien vieux, ...",
texte du temps de ma mélancolie
suicidaire et perpétuelle !
Le travail du deuil n'est pas un vain mot !
Je pleure comme un veau, c'est mieux
qu'être pris dans un nuage d'abattement !
Et ce travail n'est jamais parachevé,
tout juste suturé parfois avec sûreté !
PS : on m'avait prié un jour d'expliquer
les circonstances d'un poème ;
faisant droit à cette légitime demande,
voici donc sans fards
et avec des notes іпtіmеs
comment ce texte est né !
Sergeclimax69007
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VOICI LE TEXTE D'IL Y A DEUX ANNÉES !
30 Mai 2014 à 01:18
Quand je serai bien vieux, rendu à l'amertume,
Il s'éteindra un monde et le tien soutenu
Par mon souvenir seul ; quand je serai chenu,
En déroute, et perclus, et pris dans le bitume
Caoutchouteux du monde ; dans la toison obscure
Des hivers éclipsés avant d'être advenus,
Tes souvenirs viendront, en petits rien grenus
Me donner à foison cette infinie blessure
De réveiller le temps quand tu étais vivant,
Ma foi et ma torture, ma brisure et ma joie,
Mon serment et mon rien, mon tout et mon frisson,
Ma peine et mon tourment ; mon âme se clivant
Du temps fort languissant et de l'absente soie
Retournera vers toi dans un bel unisson.
Climax69007, le Vendredi 30 Mai 2014.