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Parler de tout pour dire rien ? - Littérature & poésie

Sujet de discussion : Parler de tout pour dire rien ?
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 19 octobre 2015 à 23:56
    Mon tout, mon tout fou, dit l'amoureux à son ami аmапt, avec des accents de séduction qui lui voilent la voix, mais tout reste au-delà de ces propos ; tout ne se laissera pas cerner, car si vous parveniez à établir autour de lui une enveloppe le contenant, tout ne serait pas tout, ce qui ne peut être ; tout n'est pas un bout de chemin, mais une zone indéfinie que traversent, de manière cavalière, des droites parallèles qui se rejoignent vers un infini pour mieux s'entrecroiser et se séparer avant de se lover l'une dans l'autre, dans ce qui paraît un non-lieu ; tout a des allures de gazelle timide, malgré son nom imposant comme un poids lourd sur une route de campagne, et tout a des ressorts іпtіmеs qui voguent au travers des univers inachevés, toujours en partance et se recomposant au gré d'une humeur qui ne dépend même pas du hasard ou de la contingence ; tout est un omnivore sans estomac, qu'il ne peut avoir dans les talons, et une amibe solitaire à la taille ХХL du grand ensemble des ensembles ; c'est un virtuose du violon, il vous emprisonne en moins de deux, car il est un, entier, insécable, incoordonné, imbuvable ; et sa tête absente de Méduse propage en vous la peur des grands espaces ; allez, ԁіlаtеz, ԁіlаtеz sans plus tarder ce maigre souffle, posez-le sur la surface à peine esquissée des choses inapparentes dans le grand tout ; et retournez le tout, comme un gant, pour discerner ce qu'il a dans le ventre ; oui, soyez, si vous pouvez être, face ou à côté ou dans tout ou malgré tout, et peut-être accéderez-vous au tout, c'est-à-dire à rien, à un rien ; mais, là, vous vous avancez trop, car tout n'est pas rien, et encore moins (ou plus) un rien ; tout est une ivresse, une tendresse qui vous colle à la peau, et vous métamorphose en cet Univers des univers, ce multivers, que vous ne concevrez jamais, que vous imaginerez peut-être ; tout vous échappe, tout tombé entre vos mains est broyé, sa légèreté substantielle ne souffre de contact, tout se dissipe, et tout dissipé se montre enfin tel qu'il est ou n'est pas, sous la clairvoyance aveugle des serments donnés pour toujours et à jamais à un amour perdu qui voyage à travers tout ; et tout n'a pas de clôture, pas de moyen terme, pas de début, il est homogène dans sa diversité, et divers dans son homogénéité, tout est un masque, tout se démasque, et un visage efface un autre visage, indéfiniment.

    Climax69007.
  • adrenalinea Membre élite
    adrenalinea
    • 20 octobre 2015 à 05:54
    J'allais dire tout c'est tout sauf rien, mais ce serait
    occulter leur dualité
  • draconis Légende urbaine
    draconis
    • 20 octobre 2015 à 17:41
    Un fourre-tout qui ne mène à rien.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 20 octobre 2015 à 20:07
    Institoris est le représentant de la pensée dite utilitariste Comme l'on voit à ses derniers sujets, la pensée doit être en ordre de marche dogmatique, servir la cause du Font National, briser menue la Confédération Générale du Travail, vilipender, redresser le menton qu'elle n'a pas, et claquer des talons : elle doit être aux ordres.

    Institoris ne pratique pas le vagabondage ; le рlаіsіг des mots lui est étranger ; il ne distingue pas qu'un texte a sa finalité en lui-même (en faisant le détour par les lecteurs).

    Rien ne sert à rien, du point de vue de la pensée utilitariste, et surtout pas un texte qui tend à s'agencer comme un rêve.

    Pauvre de lui !
  • draconis Légende urbaine
    draconis
    • 20 octobre 2015 à 20:13
    Mon cher Climax, je joue avec les mots aussi bien que toi, nous ne le faisons pas de la même façon, voilà tout, les mots me servent, tu sers les mots...
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 20 octobre 2015 à 20:25
    Et c'est reparti pour un tour ! Le coup du mâle ԁоmіпапt, ça faisait longtemps qu'on me l'avait pas faite, celle-là !

    Mais j'avoue, et c'est un grand honneur que de servir les mots, et d'explorer leurs facettes nombreuses, hors de toute nécessité, simplement justifié par quelques images et sentiments, ne visant à asséner aucune thèse, ne visant qu'à créer un texte qui se soutient de sa seule existence !

    Oui, j'aspire à être un serviteur des mots, ce sont des mаîtгеs de la sensibilité, car il sont le tissu enveloppant l'humanité (quand on veut bien ne pas les embrigader).
  • draconis Légende urbaine
    draconis
    • 20 octobre 2015 à 20:28
    Toutes les métaphores en ce bas-monde ne te viendront pas en aide, l'homme crée les mots et pas l'inverse.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 20 octobre 2015 à 20:53
    Ma seule ambition est d'avoir pour Orient une dimension humaine, présente en chacun, et donnant aux jours une autre épaisseur : la fonction imaginaire, l'imaginaire ; les métaphores pointent vers ce domaine, et, si nous héritons du langage constitué par les générations antérieures, il importe aussi d'introduire cette petite déviation par rapport à la ligne droite qu'Epicure a imaginée pour que les atomes puissent se conjuguer et s'agglomérer dans le vide, le "clinamen", c'est-à-dire l'inattendu, la liberté.

    Voilà la position, instable et idéale, où je veux tendre.

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