Mais si je lisais dans une annonce "Je cherche l'homme parfait", prétention irréaliste et d'une niaiserie que seul un âge adolescent pourrait excuser, je me taillerais en courant, car je n'ai nul désir de supporter la charge d'espoirs extravagants que l'individu croyant à l'existence d'un homme idéal ferait peser sur moi.
"Le vrai amour" est aussi une catégorie tellement tranchée, et idéalisant les rapports humains pour en faire du sucre candy, toujours doux, toujours acceptable, et qui se distinguerait par une pureté indicible, et effrayante, que je me taillerais en courant, itou.
Quand à "Je t'aime", ce sont des mots que l'on ne prononce pas dans un absolu éthéré, détaché de toute contingence humaine ; seul un sentiment de forte tendresse, d'attachement, d'admiration, et d'estime peut porter, non pas à proclamer urbi et orbi ces mots divins, mais à les susurrer à une oreille que l'on mordille, tout en se fondant dans le regard de l'autre, devenu le tout de l'univers, momentanément.
Bref, à tes questions, il n'y a pas de réponses, à moins d'être malhonnête, malhonnête dans le sens de se tromper soi-même sur la nature de l'amour.
Et si je te disais, Tchoubiloutte92, qu'avec certains garçons d'un soir il y a eu, de ma part, plus d'affection et d'estime et d'enthousiasme qu'avec un amour plus durable, qui engage la responsabilité de ce que je suis ?
Ce n'est donc pas forcément dans l'idéalisation qu'il y aura eu, pour moi, les plus grands bonheurs de ma vie.