Plaidoyer pour la calvitie - Littérature & poésie

Le cheveu broussailleux, planté comme une tige
Fait d'une tête un paratonnerre hérissé :
Chevelu, redoutez dans un premier vertige
D'être électrifié par un courant glissé ;

De la rotondité transformée en hélice,
Délestant votre idée par le cheveu dressé,
Ce crânien anarchiste, ne soyez pas complice,
Rasez donc votre chef, ne soyez pas tressé ;

Chauve mal à propos hué, la perfection
De la sphère atteignez, et que le vent sublime,
Au plus сhаuԁ de l'été, en vienne à chanter l'hymne

De la victoire glabre, prêtant une fonction
D'extra-lucidité à votre boule altière :
Que soit la signification primesautière !


Climax69007, le Vendredi 5 Juin 2015.



Quant à l'éloge paradoxal, dont vous avez d'autres exemples avec Plaidoyer pour l'Ogre, contre le Petit Poucet, mais aussi avec Plaidoyer pour Gilles de Rais (voir plus haut sur ce site, Ton Gay), le modèle et l'inspirateur est un écrivain méconnu mais qui avait de l'humour, Synésios de Cyrène ; lui n'avait pas méprisé la leçon des Sophistes, condamnés par la tradition platonicienne, ni - pour des raisons éthiques et civiques - voué au diable la pratique dialectique des Doubles Discours :

Les cheveux hérissés, plantés comme des tiges
Font de la tête un paratonnerre hérissé :

hérissé à la première ligne, hérissé à la seconde, ces répétitions font mauvais effet.

=> Les cheveux hérissés, plantés comme des tiges
Font de la tête un paratonnerre érigé

Sur un рlап sonore c'est proche, et ils sont quasiment synonymes.

Clicli m'inspire :)

C'est très drôle climax un livre à offrir à François Hollande

Le cheveu broussailleux, planté comme une tige
Fait d'une tête un paratonnerre hérissé :

Le voyou a édité en douce, croyez-vous qu'il m'aurait remercié pour ma critique constructive ? Ingrat.

Mais si, je peux dire "merci".

De fait, Archaon, la répétition m'avait échappé, et de fil en aiguille il a fallu réaménager tout le reste.

C'est mieux, c'est-à-dire que ce n'est pas un texte d'Arthur Rimbaud, de Saint-John Perse, de Philippe Jaccottet, mais une rimaille pour s'amuser.

Le modèle premier de l'éloge paradoxal est "L’Éloge d'Hélène de Troie", par le grand sophiste Gorgias (oui, celui qui a donné lieu au dialogue de Platon, "Gorgias ou Sur la rhétorique : réfutatif").

Hélène, ayant provoqué la guerre entre les Troyens et les Grecs, avait besoin d'un solide défenseur, tant sa réputation était détestable.