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Poèsie Française - Entre filles (forum lesbienne)

Sujet de discussion : Poèsie Française
  • choubaka59 Membre pionnier
    choubaka59
    • 26 août 2009 à 16:36
    Victor Hugo

    Les enfants pauvres

    Prenez garde à ce peti^t être;
    Il est bien grand,il contient Dieu.
    Les enfants sont,avant de naitre,
    Des lumières dans le ciel bleu.

    Dieu nous les offre en sa largesse;
    Ils viennent;Dieu nous en fais don;
    Dans leur rire il met sa sagesse;
    Et dans leur Ьаіsег son pardon.

    Leur douce clarté nous effleure.
    Hélas le bonheur est leur droit.
    S'ils ont fain,le paradis pleure.
    Et le ciel tremble,s'ils ont froid.

    La misère de l'innocense;
    Accuse l'homme vісіеuх.
    L'homme tien l'ange en sa puissance.
    Oh!quel tonnerre au fond des cieux.

    Quand Dieu,cherchant ces êtres frêles
    Que dans l'ombre où nous sommeillons
    Il nous envoie avec des ailes
    Les retrouves avec des haillons!
  • eagledream Membre confirmé
    eagledream
    • 26 août 2009 à 17:06
    Emouvant poème de Victor Hugo sur les enfants pauvres, il ne s'est pas contenté de faire ces vers, il subventionnait une institution du Diner des enfants pauvres.

    «Le nombre des dîners donnés en 1867, dans trente-sept salles à manger spéciales, a été a peu près de 85,000. Depuis ce temps, des dons nouveaux ont été faits représentant 30,000 dîners. La somme entière dépensée alors a été 1,146 livres, et le nombre entier des dîners 115,000.»

    «Jeudi dernier, une foule élégante et distinguée se pressait chez M. Victor Hugo pour être témoin de la distribution annuelle de vêtements et de jouets que M. Victor Hugo fait aux petits enfants pauvres qu'il a pris sous ses soins. La fête se composait comme d'usage: 1r d'un goûter de sandwiches , de gâteaux, de fruits et de vin; 2e d'une distribution de vêtements; 3e d'un arbre de Noël sur lequel étaient arrangées des mаssеs de jouets. Avant la distribution de vêtements"

    Source des textes Wikisource.

    Je crois que Victor Hugo et Coluche s'ils avaient vécu au même moment auraient été de grands amis.
  • cody Membre élite
    cody
    • 26 août 2009 à 20:40
    Merci pour les précisions très intéressantes sur mr Victor.
  • eagledream Membre confirmé
    eagledream
    • 27 août 2009 à 09:23
    Un de mes préférés de V.H

    Oceano nox

    Oh ! combien de marins, combien de capitaines
    Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
    Dans ce morne horizon se sont évanouis !
    Combien ont disparu, dure et triste fortune !
    Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
    Sous l'aveugle océan à jamais enfouis !

    Combien de patrons morts avec leurs équipages !
    L'ouragan de leur vie a pris toutes les pages
    Et d'un souffle il a tout dispersé sur les flots !
    Nul ne saura leur fin dans l'abîme plongée.
    Chaque vague en passant d'un butin s'est chargée ;
    L'une a saisi l'esquif, l'autre les matelots !

    Nul ne sait votre sort, pauvres têtes perdues !
    Vous roulez à travers les sombres étendues,
    Heurtant de vos fronts morts des écueils inconnus.
    Oh ! que de vieux parents, qui n'avaient plus qu'un rêve,
    Sont morts en attendant tous les jours sur la grève
    Ceux qui ne sont pas revenus !

    On s'entretient de vous parfois dans les veillées.
    Maint joyeux cercle, assis sur des ancres rouillées,
    Mêle encor quelque temps vos noms d'ombre couverts
    Aux rires, aux refrains, aux récits d'aventures,
    Aux Ьаіsегs qu'on dérobe à vos belles futures,
    Tandis que vous dormez dans les goémons verts !

    On demande : - Où sont-ils ? sont-ils rois dans quelque île ?
    Nous ont-ils délaissés pour un bord plus fertile ? -
    Puis votre souvenir même est enseveli.
    Le corps se perd dans l'eau, le nom dans la mémoire.
    Le temps, qui sur toute ombre en verse une plus noire,
    Sur le sombre océan jette le sombre oubli.

    Bientôt des yeux de tous votre ombre est disparue.
    L'un n'a-t-il pas sa barque et l'autre sa charrue ?
    Seules, durant ces nuits où l'orage est vainqueur,
    Vos veuves aux fronts blancs, lasses de vous attendre,
    Parlent encor de vous en remuant la cendre
    De leur foyer et de leur coeur !

    Et quand la tombe enfin a fermé leur paupière,
    Rien ne sait plus vos noms, pas même une humble pierre
    Dans l'étroit cimetière où l'écho nous répond,
    Pas même un saule vert qui s'effeuille à l'automne,
    Pas même la chanson naïve et monotone
    Que chante un mendiant à l'angle d'un vieux pont !

    Où sont-ils, les marins sombrés dans les nuits noires ?
    O flots, que vous savez de lugubres histoires !
    Flots ргоfопԁs redoutés des mères à genoux !
    Vous vous les racontez en montant les marées,
    Et c'est ce qui vous fait ces voix désespérées
    Que vous avez le soir quand vous venez vers nous!
  • eagledream Membre confirmé
    eagledream
    • 27 août 2009 à 13:21

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