Bonjour, Darachael,
ll est toujours bien difficile d'émettre des remarques sur un texte ; un jugement de valeur peut apparaître hautain, епvіеux, dépourvu de toute empathie envers celui qui écrit, aussi est-il délicat de l'émettre.
Néanmoins - Placer l'adjectif avant le nom peut le mettre en relief, certes, mais le désavantage est que cela fait poétique, sans l'être (à propos de l'adjectif "cruelle").
- Faire rimer "apparaître" et "disparaître", c'est-à-dire deux verbes dissemblables seulement par le préfixe est prohibé par toutes les bonnes règles de versification ; il est conseillé de faire rimer deux mots de catégories grammaticales distinctes.
- A propos d'adjectifs, les plus expressifs ne sont pas forcément les plus spectaculaires, ainsi "cruel" est-il trop excessif, il épuise déjà le contenu du texte à venir, puisqu'il place le texte dès le départ à un niveau d'intensité qui ne peut guère augmenter ; de plus, c'est un adjectif usé par un usage dramatique et poétique, qui le rend inapte à ses fonctions. Il faut toujours, entre deux adjectifs, choisir le moindre, pour tout dire. De plus, il vaut mieux suggérer par les mots qu'indiquer par un adjectif : un très bon exemple de cela est "Le corbeau noir" d'Edgar Allan Poe, dont il y a d'excellentes traductions françaises, observe comme Poe est économe de ses adjectifs, c'est une leçon pour tous.
- "Dès lors le châtiment se fit apparaître" : cette phrase n'est guère grammaticale ; "le châtiment est venu à apparaître", oui.
- "Je me débattais de ce rêve fuпèbre" n'est pas une phrase possible en français ; "Je me débattais dans ce rêve fuпèbre", oui ; "Je me battais pour sortir de ce rêve fuпèbre", oui aussi. Ou "Je me débattais hors de ce rêve fuпèbre."
- "mon esprit agressant" n'est pas grammatical ; il faut au verbe agresser un complément d'objet direct, on ne peut l'employer absolument comme cela.
- "lésant" fait la rime, approximativement, certes mais cet adjectif est, dans le contexte de tous les autres, bien solitaire et comme déplacé.
En résumé, tu veux, Darachael, nous faire éprouver une atmosphère oppressante, mais tes adjectifs sont trop démonstratifs ; il n'y a pas de montée progressive de la tension ; les adjectifs que tu emploies sont archi-usés.
Alors, que faire ?
- D'abord respecter la grammaire française.
- Observer les règles de la versification (il y a d'excellents résumés dans le commerce ou sur Gallica, le site de la bibliothèque virtuelle de la Bibliothèque Nationale de France).
- Ensuite, rayer de ton vocabulaire tous les adjectifs horrifiques, bons pour les collections de romans d'épouvante, qualifiant lourdement la psychologie des personnages. Et, moins d'adjectifs, s'il te plaît !
- T'attacher à des détails qui suggèrent, et ne pas évoquer directement.
- Te relire, et si à la relecture, tu es contraint de faire de multiples opérations mentales pour te déchiffrer toi-même, et que ces opérations viennent remplir des blancs pour comprendre tes raccourcis et tes idiosyncrasies (les expressions personnelles de ton langage іпtіmе), sois persuadé que tes lecteurs resteront dans une incompréhension due à des constructions de phrase fautives de ta part.
- T'attacher à ce que la difficulté pour le lecteur réside dans les images, les métaphores : c'est là qu'est toute la substance de la poésie, ce qui fait sa singularité et sa raison d'être.
Cordialement à toi,
Climax69007.