Pour apprendre toute langue, le latin, le français, l’anglais, le polonais, le serbo-croate, le chinois mandarin, le mirandais, le quichua, le créole réunionnais, le swahili, l'arabe, le catalan, le basque, l'alsacien, le néerlandais, l'amazigh, il n'y a qu'un moyen : l'immersion, en faire une langue de travail, la pratiquer chaque jour en écoutant les informations en portugais - en ce qui me concerne -, en me lançant dans un texte allemand parce que je vais apprendre des choses passionnantes sur les changements de l'allemand sous l'influence du nazisme ( ma prochaine lecture !!!), en me lançant dans la merveilleuse voix de C. Evora pour apprendre le créole cap-verdien, en décidant que peu importe la justesse que dit le dictionnaire car ce qui importe est d'abord mon intuition à propos de tel ou tel mot ou construction (que je vérifierai secondairement dans un dictionnaire).
Il n'y a pas des gens doués ou pas ; il y a une politique désastreuse de l’Éducation Nationale française favorisant le monolinguisme anglais, ce qui est formidablement appauvrissant, au point que des professeurs préparant aux grandes écoles dans ce pays se sont insurgés contre la décision prises par un certain nombre d'entre elles de ne plus organiser d'épreuves d'entrée autres qu'en anglais (mais quelle paresse, et quel goulot d'étranglement); il y a ensuite l'appétence, le désir de plonger dans des manières de penser et d'être que tгапsmettent et codifient les langues.
--- Pour ceux qui seraient étonnés de me voir citer le latin, le croyant une langue morte, je dirai qu'à peine un dixième des textes latins sont actuellement exploités (les classiques ; y a encore du boulot !!!), et que toute langue - "morte" ou pas - est approchable par la méthode de l'immersion : émettre des hypothèses sur des énoncés, commettre des erreurs pour progresser, vérifier ensuite, formuler dans cette langue, penser en elle !
--- Autre désastre : le Cadre européen des compétences en langues qui faut référence et qui a découpé les langues en niveaux de compétence, faisant des langues des outils déconnectés de leurs cultures, et en faisant des pauvres choses utilitaires "pour communiquer", comme si "Passe-moi le sel" en anglais pouvait enthousiasmer qui que ce soit.
Les manuels de langue en France et ailleurs dans l'Union européenne sont d'une pauvreté, actuellement, décourageante !!! Sous prétexte de pragmatisme communicationnel !!! Quelle misère !