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Prés du lac en hiver. - Littérature & poésie

Sujet de discussion : Prés du lac en hiver.
  • tres-calin Membre suprême
    tres-calin
    • 13 février 2022 à 14:55

    Prés du lac en hiver


    Après les trombes d'eau et la fureur du vent

    On se retrouve seul, sans les rumeurs d'avant,

    En silence fervent!

    Ce ne sont plus les gris camaïeux de collines,

    Du plus net au plus flou si loin, dont on devine

    La blancheur opaline.


    Seul, le bruit de nos pas assourdi, prés du lac,

    Crisse encor sur la berge où, plus aucun ressac

    N'agite le sable en vrac,

    Stalagtites, les pleurs étanchés par les branches

    Suspendent leur cristal vers la surface blanche

    Sans qu'un souffle les tranche...


    La pâleur du soleil, sur le miroir bleuté,

    Aux reflets de diamant leur lègue sa clarté

    En éclairs de beauté..;

    La nature, figée, alors semble tгапsie.

    Elle perd ses couleurs, mais frappée d'amnésie

    Garde sa poésie.


    Aucun envol d'oiseaux, sauf quelques corbeaux noirs,

    Il n'émane aucun bruit des nids, ou des dortoirs

    Où sommeillent les loirs...

    Vestiges du printemps quelques écharpes roses,

    Ne viennent plus des fleurs, mais striant le ciel n'osent

    Nous montrer leur nécrose.


    Seraient-ils les contours du "pays ou jamais (*)

    Plus personne n'arrive?" Et pour ceux que j'aimais

    Faut-il attendre mai?

    Peut-on garder l'espoir qu'enfin, bientôt renaisse

    L'éclosion de la vie en nouvelle jeunesse

    Au lieu de droit d'aînesse?


    C'est empreint de douceur et de sérénité

    Que s'invite l'esprit dès lors à méditer...

    Ai-je donc hérité,

    Le bonheur et l'amour que nous offre la terre,

    Qui nourrit de son sеіп telle une tendre mère

    Ce regain qu'on espère?


    (*) allusion à André Dhotel prix Fémina 1955 pour "Le pays où jamais on n'arrive"


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