Quand j'aurai évidé mon cœur centrifuge,
Quand j'aurai émietté mon dernier refuge ;
Quand j'aurai ordonné mon rien épuré,
Et dans ce vide-éclair mes os récurés ;
Quand j'aurai réduit mon âme en purée,
Quand j'aurai décompté moments et durées ;
Quand j'aurais au trône admis ce qui me juge,
Hautain, inflexible, aux sentences en déluge ;
Quand je serai, enfin en entier, à moi,
Me tenant, possédé, sans aucun émoi ;
Quand j'aurai parcouru mon sidéral vide
Et donné à mon âge une ultime ride ;
Il adviendra ce jour où le mot natif
Fracassera comme un navire au récif.