Quand tu jouis, pourquoi perforer les oreilles,
Et puis empuantir d'un souffle débridé
Les rues de ton quartier, en jouant comme aux dés
Avec les tеstісulеs que tu tâtes à merveille
Pour éprouver leur poids et leur maturité,
Car il te faut un vit - avec ses balancelles -
De bonnes proportions pour te remettre en selle,
Te percer les entrailles d'une rigidité,
Et te dresser, superbe, ainsi qu'une princesse ?
Cesse donc de couiner et puis de chevaucher !
Quelle vergogne as-tu d'être comme un hochet
Qui s'enfonce en un manche ? Serais-tu une altesse
Pour goûter la raideur de cette hampe de chair ?
L'on va te surnommer, bientôt, l'homme de fer...
A la manière de Martial, le poète latin, Climax69007, le Vendredi 15 Novembre 2013.
Martial était, comme tout citoyen latin, homophobe, dans le sens suivant (mais je commets là un anachronisme en transposant un jugement moral, le fait d'être "homophobe", dans une société qui avaient d'autres modes de vie, d'autres morales, d'autres traditions, d'autres références mythologiques, d'autres rituels, d'autres conceptions de l'amour, ...) : les relations avec un еsсlаvе - un bien meuble - n'entachait pas la réputation sociale, si l'on était l'асtіf ; le сuппіlіпgus et la "ріре" étaient tenus pour des horreurs ; les relations amoureuses entre hommes du même âge, ayant passé la puberté, étaient tenues pour infâmes.
Martial était, de plus, celui qui vitupérait la "tourbe" qui, venue de l'Orient, et d'ailleurs, introduisant les mystères de Cybèle ou de la Grande Mère, ou plus étrangement la сігсопсіsion du judaïsme (on se faisait refaire des ргéрuсеs, si !), venait affluer à Rome, et troubler les mœurs antiques.
Bref, à part cela, un charmant homme, râleur, et un des plus grands satiristes.
Il avait la langue plutôt verte, vivace, et sans pardon : que de fois n'a-t-il pas menacé de perforer de son sехe un édenté ayant perdu ses dents dans un exercice trop assidu à ce que vous imaginez ?
Que de fois n'a-t-il pas comparé certains апus à l'embouchure du Tibre, où une brebis ne retrouverait pas ses biquets ?
Pour lire Martial, l'on préférera les traductions parues chez Arléa plutôt que les traductions parues chez Gallimard : les traducteurs de chez Arléa ont respecté le caractère direct, et plaisant, du style de Martial dans ses épigrammes.
Et la traduction de Serge Koster respecte, au plus haut point, la verdeur du langage de Martial. Aux éditions La Musardine !
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J'aurai allié deux рlаіsігs : - pondre un sonnet !
- traiter en passant d'un auteur que j'apprécie, malgré tout, parce que la satire est, chez les Romains, non pas cet aimable petite chose inoffensive qu'en a faite Boileau, mais un texte féroce et sans pardon. D'une crudité, et d'une méchanceté, n'ayant garde à aucune condition sociale si haute soit-elle, si bien que cela réjouit par des pointes finales, venant couronner l'ironie : le fer est enfoncé droit devant, sans concession, sinon les concessions à perpétuité, au cimetière.
L'on ne sait plus, de nos jours, ce que c'est que la véritable férocité, ayant l'élégance du style : les pamphlétaires devraient prendre des leçons auprès de Martial !