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Quelle gueule ont les mots dans une tombe ? - Littérature & poésie

Sujet de discussion : Quelle gueule ont les mots dans une tombe ?
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 5 septembre 2016 à 22:26
    Quelle gueule ont les mots dans une tombe ?
    Ce sont des faux-jetons, ils sont aphones !
    Leurs cordes vocales ont pété en trombe
    De gaz décomposés, et leurs consonnes

    Sont des osselets creux jetés d'une ombre
    Crétine et enfantine et ont des sommes
    De porc dans les poussières sans fin sans nombre
    Au hasard dans l'espace, et tu m'assommes

    D'une mâchoire inerte, de ton sourire
    Fendu jusqu'aux sourcils dans cet empire
    Des silences endormis, des craquelures,

    Des ivoires brunis, des aventures
    Qui n'ont plus d'insouciance et des caresses
    Cernant tes silhouettes, Lord des tendresses !



    Ce jour, le logement où j'aurai vécu avec C. J. S. G. de Alm.

    a été, définitivement, débarrassé des derniers objets

    qui pouvaient signaler notre passage et notre vie commune

    de dix années. Que le terre lui soit légère à Loulé

    (Algarve, Portugal), dans la lumière atlantique du Sud !

    Lundi 5 Septembre 2016.



    Cette belle version de "Flow, my tears"
    - des "Lachrimae" de John Dowland - par Andreas Scholl

    est dédiée à sa mémoire que je porte en moi,
    puisque les morts n'ont d'existence
    très illusoire que par les souvenirs affaiblis
    qui se conçoivent d'eux ;

    il aimait les fleurs et il se penchait sur les rosiers
    avec délicatesse ; il savait nommer les arbres ;

    il reconnaissait la provenance des tapis d'Orient ;
    il savait parler le portugais avec une Chinoise de Macao ;

    sur les ponts, il regardait couler le Rhône,
    qui lui rappelait par ses reflets
    la mer de Paille, le Tage à Lisbonne ;

    il portait le tweed avec distinction
    et des bijoux fantasques qui s'accordaient
    à sa carnation arabe ;

    il savait l'histoire du Portugal,
    celle de ses ascendants
    et aimait son pays des confluences ;

    il était souvent muet et savait dire
    en quelques mots, parfois,
    le bonheur remarqué d'une simple journée ;

    il aura subi le racisme, la discrimination,
    le mépris, l'aЬапԁon mais suscité
    des attachements malgré un caractère paradoxal ;

    il pouvait avoir la faconde du Sud, qui fait
    de chaque rencontre, serait-ce la première,
    des retrouvailles d'amis de très ancienne date !

    Il était très excessif, enfantin, sans défense
    mais son sourire possédait de la générosité,
    une immortalité toute humaine,
    une manière de désarmer les férocités.




  • flo.77 Membre habitué
    flo.77
    • 5 septembre 2016 à 23:24
    Une page est peu-être tournée mon Serge ???
    Amitié .

    FLO77
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 5 septembre 2016 à 23:41
    Florian, oui, mais les pages sont lourdes et indissolubles,
    et une encre sympathique provenant des anciennes pages
    vient imprégner l'épaisseur des feuilles nouvelles ;
    le nouveau ne chasse pas l'ancien,
    le nouveau ne remplace pas l'ancien,
    le nouveau refoule l'ancien
    et empêche des remontées trop brutales !

    Florian, , Serge !
  • flo.77 Membre habitué
    flo.77
    • 5 septembre 2016 à 23:48
    Notre passé doit nous construire et non nous détruire . C'est pas facile mais c'est je pense la solution ???
  • tony_truand Membre émérite
    tony_truand
    • 6 septembre 2016 à 00:03
    Hors-sujet: "Florian" est un très joli prénom x
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 6 septembre 2016 à 00:11
    Oui, la substance d'un garçon, c'est son prénom : Florian, Florian, ça sonne bien, flогаl, déesse Flore, Floréal (mois du calendrier révolutionnaire) !
  • flo.77 Membre habitué
    flo.77
    • 6 septembre 2016 à 00:17
    J'ai pas toujours les mots qu'il faut , tu trouveras .........
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 6 septembre 2016 à 02:00
    En réponse au message de flo.77 :

    J'ai pas toujours les mots qu'il faut , tu trouveras .........

    Là, J'ai le désir de dire : ma puce...


    Florian, tu m'émeus, avec ce "tu trouveras",
    rude pour toi et injuste !

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