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Quelques mots - Littérature & poésie

Sujet de discussion : Quelques mots
  • inconnu13 Membre habitué
    inconnu13
    • 9 janvier 2018 à 22:11
    Bonsoir

    Quelques mots sur la fée:

    "Une fée est un être légendaire, généralement décrit comme anthropomorphe et féminin, d'une grande beauté, capable de conférer des dons aux nouveau-nés, de voler dans les airs, de lancer des sorts et d'influencer le futur."
    Wikipédia

    Quelques vers


    Svelte et pure, sur l’aile invisible d’un cygne,
    Vous passez, et le vent des eaux, le vent amer
    Dосіlе à vos désirs, n’attend de vous qu’un signe
    Pour butiner du miel aux lèvres de la mer.

    Le trône ou vous donnez audiences à vos rêves,
    C’est l’océan qui dans un menhir l’a sculpté ;
    Il a pour piédestal de marbre blanc les grèves,
    Pour dais de pourpre et d’or il a l’immensité.

    Il y vint avant vous s’asseoir des druidesses :
    La pierre a conservé l’empreinte de leurs corps ;
    Quelque chose y survit des augustes tristesses
    Qu’exhalent les autels tombés et les dieux morts.
  • 50_nuances_de_bi Membre suprême
    50_nuances_de_bi
    • 9 janvier 2018 à 22:15
    Ici on connais surtout la fée..........lation !
  • inconnu13 Membre habitué
    inconnu13
    • 9 janvier 2018 à 22:20
    Oui c'est un point de vue
  • climax007 Membre élite
    climax007
    • 9 janvier 2018 à 22:43
    Vu la teneur du texte, son habileté de composition, la coupe à l'hémistiche respectée, ses rejets, son vocabulaire, je le situe à la fin du dix-neuvième siècle ; alors Victor Hugo ou le Parnasse, Inconnu13 ? Plutôt le Parnasse, car Hugo pratiquait l'alexandrin en quatre + quatre + quatre !

    Il y a là un sûr et admirable métier de versificateur mais aussi de mаîtге de la métaphore ; on sent l'abondance, il s'agit oui d'un extrait !

    C'est à la fois un texte puissant et un texte impuissant ; un texte puissant par la force d'évocation mise en œuvre ; un texte impuissant par son français empesé (quoique euphonique), du fait que les fées sont mortes dans les imaginations, et que l'on aura beau leur faire du Ьоuсhе-à-Ьоuсhе amoureux elles ne seront jamais réanimées !

    Donc, je puis admirer le virtuosité mais je ne suis pas conquis d'émotion, car cela n'évoque pas en moi des images précises de femmes séductrices, de ces femmes mettant en relation le monde humain et les mondes au-delà !

    Merci, Inconnu13 !

    --- C'est de la poésie très savante, du temps des collectes de textes folkloriques, quand la France centralisée se préoccupait, au travers d'érudits régionaux (Bladé en Gascogne, par exemple ou Félix Arnaudin, ou Théodore Hersart de la Villemarqué en Bretagne) et au travers d'une enquête ministérielle sur "les patois" de recueillir des restes et de les momifier comme folklore.

    Et non de les vivifier comme une tradition vivante !!!
  • climax007 Membre élite
    climax007
    • 9 janvier 2018 à 22:55
    En réponse au message de inconnu13 :

    Bonsoir

    Quelques mots sur la fée:

    "Une fée est un être légendaire, généralement décrit comme anthropomorphe et féminin, d'une grande beauté, capable de conférer des dons aux nouveau-nés, de voler dans les airs, de lancer des sorts et d'influencer le futur."
    Wikipédia

    Quelques vers


    Svelte et pure, sur l’aile invisible d’un cygne,
    Vous passez, et le vent des eaux, le vent amer
    Dосіlе à vos désirs, n’attend de vous qu’un signe
    Pour butiner du miel aux lèvres de la mer.

    Le trône ou vous donnez audiences à vos rêves,
    C’est l’océan qui dans un menhir l’a sculpté ;
    Il a pour piédestal de marbre blanc les grèves,
    Pour dais de pourpre et d’or il a l’immensité.

    Il y vint avant vous s’asseoir des druidesses :
    La pierre a conservé l’empreinte de leurs corps ;
    Quelque chose y survit des augustes tristesses
    Qu’exhalent les autels tombés et les dieux morts.

    Oui, de qui sont ces vers ???

    Ah, je propose José-Maria de Heredia !!!

    A cause de la nostalgie du passé, de ce qui

    est déchu, de ce qui fut et ne sera plus !


    Les quatrième et les cinquième vers sont des merveilles de la métaphore : chapeau bas !


    J'avoue : j'ai fait marcher le moteur de recherche ,
    et je n'ai pas trouvé l'auteur par ce moyen :

    Alors José-Maria de Heredia est une conjecture
    que je tire de l'histoire littéraire que je fréquente !
  • vinsang Membre suprême
    vinsang
    • 10 janvier 2018 à 10:50
    Je vais faire mon chieur, mais y'a un faute.
  • inconnu13 Membre habitué
    inconnu13
    • 10 janvier 2018 à 15:47
    L'analyse de Climax est excellente. Ce n'est ni Victor Hugo, ni Marie-José de Hérédia, mais d'un breton qui écrivait ses poésies en français c'est plus tardif vers 1924. Un grand poète dont j'ai la chance de posséder le livre original en 1ère édition, qui pour moi est un puits d'inspiration pour mes peintures, vitraux et poteries. A l'époque ses livres étaient des Best-sellers. Par ailleurs pas la peine de te dire son nom, Un des plus beaux poèmes était :

    Nocturne

    A madame Adolphe Graff

    Le ciel s'éteint, tout va dormir
    Je songe à des choses passées ;
    C'est à la fois peine et рlаіsіг.
    La veilleuse du souvenir
    S'allume au fond de mes pensées.

    J'entends des pas, j'entends des voix,
    Des pas furtifs, des voix lointaines
    C'est peine et рlаіsіг à la fois.
    On dirait le frisson des bois
    Sur le coeur tremblant des fontaines.

    Des formes traversent la nuit,
    Formes noires et formes blanches...
    Où vont-ils et qui les conduit,
    Ces passants qui passent sans bruit,
    Comme la lune entre les branches ?

    Le vent d'une ombre m'a frôlé...
    Fantôme d'enfant ou de femme ?
    Sur la veilleuse il a soufflé
    Quelque chose d'inconsolé
    S'est mis à pleurer dans mon âme.


    Tu as bien fait de demander les détails maintenant, car demain je ne serais plus sur le site, c'est un poète sublime qui peu à peu tombe dans l'oubli. le titre du livre : Poèmes votifs.

  • climax007 Membre élite
    climax007
    • 10 janvier 2018 à 21:06
    Merci, Inconnu13, je suis navré que tu partes déjà, mais peut-être est-ce nécessaire pour ne pas perdre de temps ?

    Un poète breton, donc un poète qui a appris le français comme une langue étrangère (sauf s'il était un citadin, ou de la Haute-Bretane gallèse), en tout cas un homme où le biblinguisme était très prégnant vers 1920 d'où un français avec ses tournures très somptueusement académiques, c'est-à-dire un français très marqué par le Parnasse !

    "Poèmes votifs" : moi qui ai des accointances bretonnes par ma mère, qui a choisi Plozévet, je retiens !

    Merci ! Kenavo ! , à la bigoudène !
  • climax007 Membre élite
    climax007
    • 10 janvier 2018 à 21:14
    Il y a là une matière de Bretagne, les fées, les fantômes, les souffles passant des morts, oui c'est très breton, et j'observe que, pour daté que ce soit, oui c'est un beau texte que tu nous livres, alors il va falloir que je me procure ce livre.

    Merci de nous avoir donné à entendre ce poète qui vaut bien d'autres hélas parisiens eux et donc ayant accès non aux presses de Nantes, de Saint-Brieuc ou de Rennes, ou de Quimper ou de Guingamp, mais à celles de Paris, d'où leur longévité navrante dans l'histoire littéraire !

    MERCI !!! Vraiment !

    "Poèmes votifs", donc !!!
  • climax007 Membre élite
    climax007
    • 11 janvier 2018 à 02:27
    Mais l'auteur est Anatole Le Braz, grand romancier, puissant, auteur de "Le Gardien du feu", réédité avec ses bois originaux voilà peu !

    Un grand auteur ? Oui ! Alors je vais lire ses poèmes votifs !!!


    Vous pouvez le télécharger sur la bibliothèque digitale Gallica de la BNF (Bibliothèque Nationale de France) :

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k297176
    C'est la neuvième édition des "Poèmes votifs" !

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