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Récits de Kolyma - Varlam Chalamov - Littérature & poésie

Sujet de discussion : Récits de Kolyma - Varlam Chalamov
  • chezvolodia Membre pionnier
    chezvolodia
    • 20 novembre 2016 à 20:36
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    Varlam Chalamov est, avec Soljénitsyne, le plus grand écrivain russe des camps staliniens. Il y a passé ving-deux ans. Dans d'autres circonstances, il eût été, tout simplement, l'un des plus grands écrivains russes...

    Il est né en 1907. Arrêté pour la première fois en 1929, étudiant à l'université de Moscou, il est condamné à cinq ans de camp. Après avoir purgé sa peine, il est de nouveau condamné à cinq ans et envoyé, au début de 1937, dans les camps de Kolyma. Sa peine est prolongée à plusieurs reprises et, il n'en sortira qu'en 1953, année de la mort de Staline. Abandonné par sa famille, il sombre dans la solitude pour finir, malade, dans un asile de vieillards. Тгапsféré brutalement dans un hôpital psychiatrique de Moscou à la fin de 1981, il y meurt quelques jours plus tard.

    Mon avis : Volodia

    Les Récits de Kolyma constituent le témoignage le plus bouleversant écrit sur la vie dans les camps soviétiques.

    Chalamov est aux antipodes de toute la littérature qui existe sur les camps. Il est aussi impitoyable à l'égard du lecteur, semble-t-il, que la vie l'a été à son égard et à celui des gens qu'il décrit. Et que Kolyma. D'où un sentiment d'authenticité, d'adéquation du texte au sujet. En cela réside la supériorité particulière de Chalamov par rapport aux autres écrivains. Il écrit comme s'il était mort.
  • climax007 Membre élite
    climax007
    • 20 novembre 2016 à 20:56
    Assurément, Varlam Chalamov est un grand écrivain russe.
    Ses récits des camps sont bouleversants.

    Les ressorts de sa prose sont la narration directe (le narrateur se confond avec l'écrivain), un évitement de l'apitoiement dégoulinant (les situations sont assez dramatiques pour ne pas les polluer par un langage impur, commandant des larmes), un grand souci du détail des choses et des êtres (nous sommes bien loin d'une écriture allusive et suggestive), une écriture par fragments (pas de vastes fresques romanesques, mais le dédale сumulatif des souvenirs), le refus de la tгапsfiguration par l'illusion du langage dit poétique.

    Varlam Chalamov est LE grand écrivain, avant Soljenitsyne, de la seconde moitié du vingtième siècle russe : lui n'était pas antisémite, ni partisan du tsarisme, et il n'a jamais renié ce pour quoi il avait été condamné (l'article du droit pénal stalinien sur "les contrerévolutionnaires trotskystes").
  • climax007 Membre élite
    climax007
    • 20 novembre 2016 à 20:59
    Tous les volumes initialement parus, après une sortie clandestine des manuscrits d'URSS, aux éditions François Maspero, ont été retraduits et harmonisés (pour former un tout stylistique) aux éditions Verdier, sur un beau papier bible, et pour un prix somme toute dérisoire, vu l'ensemble d'écrits rassemblé.


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    1515 pages, pour 45,64 euros ; numéro international du livre (ISBN) : 2-86432-352-4 ; paru en l'année 2003, et toujours disponible chez l'éditeur !


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    Merci Volodia, pour ce deuxième rappel en faveur de V. Chalamov, en trois mois, il le mérite !


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    Par ailleurs, l'édition française rend accessible, du même Varlam Chalamov, d'autres récits, notamment celui racontant les années Vingt du 20e siècle à Moscou, vécues par des jeunes gens et jeunes femmes, attentifs/attentives aux révolutions esthétiques et aux modifications du mode de vie soviétique, bref l'intelligentsia que le stalinisme - fossoyeur de la révolution d'Octobre - éliminera physiquement !


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