Rêve ou Réalité?...
Ce soir là sur la plage encore tiède de l'île
Pour voir le rayon vert avec admiration,
Dans mes doux souvenirs j'eus la nette impression
De présence insolite en cette heure tranquille...
Silencieusement, par la nuit généré
La présence en ces lieux où tout était plaisant
Etait-elle d'un être à l'esprit malfaisant?
Virtuelle ou réelle était-elle avérée?...
D'un bleu limpide et beau, son regard rappelait
Et le ciel et la mer. L'or en sa chevelure
De soleil imprégnée, éclairait sa denture
Aux perles d'émail blanc: souriant chapelet.
Il me montra du ԁоіgt une étoile brillante.
Je ne doutais donc plus qu'il incarnât l'Amour.
"C'est vous le Petit Prince? êtes vous de retour?"
Lui demandais-je alors, la voix presque riante.
Je priais pour qu'ainsi cela fût. Il fit "non"
De la tête . Tournant alors, j'aperçus blanches
Deux ailes dans son dos descendant jusqu'aux hanches.
L'évidence apparût , de criais:"Cupidon!"
Qui derrière l'Olympe épiait ma conduite.
Alors il m'expliqua qu'Eros il était bien.
-"Vous avez pris, ne sais, de mes flèches combien"
Dit-il, "l'une après l'autre escamotant la suite."
-"Qui donc? Moi? " M'étonnais-je "En êtes vous certain?
Comment l'aurais-je pu?" Mais pour toute réponse
Il insistait: "Car prendre ainsi mes dards, sont-ce
Bonnes manières? Vous choyé par le destin?
Les flèches de l'amour, sur votre coeur en cible
Venant de mon carquois, se sont acсumulées:
Amour de la nature, amours immaculées,
Aux amours des couleurs, aux odeurs très sensible,
Ivresse du toucher, la sensibilité
A la musique, aux sons et toutes harmonies.
Les palettes des arts, en vous sont réunies,
En plus de la tendresse et la moralité.
Amour filial, en suite aux amours maternelles
Qui, feraient de vous seul, sur terre mon égal.
Trouvant l'amour parfait, vous seriez mon rival,
Par l'amour paternel d'étreintes sехuеllеs.
Qu'offrirais-je aux humains? Quelle flèche donner?
Il ne me reste plus que l'amour réciproque..."
J'étais en grand émoi, -" Mais de nul, je me moque!"
M'écriais-je ahuri. -"Peut-on me pardonner ?
Je n'imaginais pas qu'avec parcimonie
On donnait de l'amour toujours au détriment
Des autres. Je goûtais la vie infiniment.
J'appréciais les dons du ciel, et l'harmonie.
Pour tout ça je rendais hommage au créateur,
Puisque Dieu nous a dit d'aimer les uns les autres,
Dans son immense amour pour nous pauvres apôtres;
En épuisant l'amour l'autre est-il spectateur? "
Narquoisement il rit de ma désespérance,
" -Ne confondez pas DIEU, et les dieux. En amour
C'est moi seul qui décide. Ainsi preuve d'humour
La réciprocité retenue à distance
Ne sera pas permise. Or ce n'est que le froid
Que vous recueilleriez en restant insensible
A l'ardeur que pour vous, de façon indicible
Manifestera l'autre. En vous sera l'effroi..."
Restant pétrifié je n'osais plus rien dire...
Si j'en crois ma mémoire il s'approcha de moi,
J'aurais pu le toucher. J'étais en désarroi.
Mais qu'allait-il donc faire? Et comment le prédire?...
Il prit alors la flèche ultime en son carquois
Et, Ьапԁапt de son arc une corde ironique
Comme lui, fit voler au ciel ce trait unique,
S'envolant en sifflant il partit l'air narquois,
Et brilla dans le ciel d'une courbe superbe.
Hésitant un instant, plongea vite en glissant
Dans l'eau miroitante en mer l'engloutissant.
A jamais disparu dans l'onde faisant gerbe...
Mon coeur se déchirait, haletant et battant.
Mes yeux avaient suivi toute la trajectoire,
Désolés par la fin de cette triste histoire
De chute inévitable... Inquiet cependant...
Ne pourrais-je jamais espérer une trêve?...
Je tournais mon regard, pale, interrogatif
Envers ce rancunier curieux, vindicatif...
Il avait disparu. N'était-il donc qu'un rêve?...
Aurait-il recouvert d'un ignoble linceul
Mes espoirs, mes désirs, mon bonheur, ma concorde?...
Sinon explique moi, toi, mon coeur qui déborde
D'amour, pourquoi je suis désespérément... SEUL ?