Rêveries à fleur d'eau à l'automne...
Mes contemplations aux souvenirs liées
Faisaient revivre en moi cet agréable instant
De soirée en Sologne. Assis près de l'étang,
Je humais les senteurs qui fusaient allies
En un subtil concert aux effluves du jour.
La bonde, à mes côtés, haussait sa silhouette.
Son ossature telle une hirsute chouette,
S'ancrait sur le feuillage immense et sans contour.
Le lac, à mes pieds, laissait troubler son calme
Par de légers zéphyrs et semblait frissonner.
Les mille bulles d'air éclataient pour donner
De concentriques ronds élargissant leur palme,
Dans un, ralentendo progressif, attestant
Que le sеіп aquatique accueille tout un monde.
Et la faune et la flore, au plus ргоfопԁ de l'onde,
Témoignent que la vie exulte à chaque instant!
Légère, la gracile oblongue libellule,
S'irise de lumière et l'aile, dessinant
Sa danse sur les eaux d'un rythme lancinant,
Anime le ballet de son tutu de tulle!
Un poisson gicle au loin dans l'espace, troublant
Cette sérénité, pour happer quelque insecte
Attardé. Vite, il plonge et regagne sa secte!
C'est par magie un jet d'argent en fuseau blanc...
La végétation susurre l'émouvante
Berceuse fredonnée aux souffles enjôleurs...
En frétillant l'anguille ourle de flots les fleurs...
L'automne saupoudrait cette image mouvante
De dégradés subtils et semblait apposer,
Ses ors, ses roux, ses feux, en vives étincelles,
Comme en mer les reflets sinueux des nacelles
Viennent sur l'émeraude en joyaux se poser.