Otto a vu le jour l’année 1896 (c’est du moins ce qu’il prétend). Survivant en bonne forme pour son âge présumé, il vit aujourd’hui à Paris. Entre ses duels improvisés, ses errances géпіtаlеs et ses beuveries de carabin, Otto taquine la plume pour, dit-il, tromper l’abyssal ennui de l’existence» et entretenir le double mythe d’une longévité inexplicable et d’un passé glorieux qu’aucun historien n’est venu entériner à ce jour.
Un conteur d’obscénités
Son Excellence Otto est l’auteur du Foutre de guerre (Tabou, 2006) et de La Philosophie dans le devoir, les deux premiers volets d’une vaste autobiographie que justifie une existence riche et prolongée (voir plus haut), s’apparentant parfois à une interminable farce de mauvais goût.
Du monde qui l’entoure, il a choisi de ne retenir que les laideurs et les fautes qu’il se plaît à décrire sans retenue ni complaisance, en soulignant d’un style volontairement fleuri les détails les plus sordides. En observateur scrupuleux, et de nature parfois ombrageuse, il juge, avec moquerie, haine ou dédain, mais jamais sans humour, ce que chaque jour fait de petites gloires et de grands fiascos. Mais il sait aussi retourner l’arme contre lui, en individu lucide et sceptique, qui n’a pas la vanité de se croire infaillible ni de prétendre à l’unanimité, ce signe douteux de qualité. Car savoir rire de soi, c’est pouvoir rire de tout.
et toutes les photos de l'exposition et du livre sont à l'avenant. Irrévérencieuses à souhait