SORTIR DE L'OMBRE ?
Le frêle esquif, au fil de l'eau, sur l'onde glisse
Le courant qui l'entraîne ouvrira le chemin,
Pour au loin m'emporter sans l'aide de ma main,
En laissant un sillage en ce miroir qu'il plisse.
Les arbres, dont la voûte agit comme complice,
Entrelaçant la branche et, multipliant maint
Sous-bois comme en la jungle, absorbent l'être humain...
Passant de la pénombre à l'ombre, ô quel délice
D'entrer au marécage!... En plongeant dans la nuit,
Ne sentir sur la peau qu'un souffle sans un bruit,
Pas même le murmure affalé d'une vague...
La coque seule tangue au léger clapotis...
De la lune, l'oeil cligne, apparaît et divague
Comme moi dans un rêve, entre tes bras blottis!!!