Ton amour est ma sauvegarde,
Je demeure avec toi, je suis.
Je suis mon chemin pas à pas,
Ma fibre est travaillée par toi.
Je suis sauvé de mes travaux,
Je chemine au cœur du rempart.
La fébrilité est mon rythme,
La fidélité s'achemine.
Mon aimé est sauvé en moi,
Je reste et voyage et demeure.
Ton amour est invétéré,
Ton amour est dans ma substance,
Tu m'imprègnes au cœur de ma fibre ;
Je suis ton cerf, ta biche et plus,
Ta chasse à courre me pique au cœur,
Tu me forces dans ce réduit,
Tu me substantifies en l'être,
Tu te mélanges avec l'étui,
Tu m'écartèles au beau chemin,
Tu multiplies me faisant un.
Climax, le Jeudi 9 Avril 2015.
En me rappelant François Villon et le début du "Grand Testament", auquel j'emprunte l'image du cerf/serf, Villon jouant sur l'ambiguïté et accusant - au passage - l'évêque Thibaut d'Aussigny de mœurs hоmоsехuеllеs.
Rappelons, que F. Villon avait probablement (probablement, car c'est un épisode très obscur de sa vie que cette détention, et ses raisons) été considéré comme un clerc défroqué et de mauvaise vie par l'évêque ; il fut gracié à l'occasion du passage du roi Louis XI.
"I -
En l'an trentiesme de mon eage,
Que toutes mes hontes j'eu beues,
Ne du tout fol, ne du tout sage,
Nonobstant maintes peines eues,
Lesquelles j'aye toutes receues
Soubz la main Thibault d'Aussigny.
S'evesque il est, seignant les rues,
Qu'il soit le mien, je le regny !
II -
Mon seigneur n'est, ne mon evesque ;
Soubz lui ne tiens, s'il n'est en friche ;
Foy ne lui doy, ne hommage avecque ;
Je ne suis son cerf ne sa biche.
Peu m'a d'une petite miche
Et de froide eau tout ung esté.
Large ou estroit, mout me fut chiche,
Tel luy soit Dieu qu'il m'a esté."