Ce paradoxe réversible (que l'on peut qualifier de linguistique plutôt que de scientifique) n'existe que par rapport au рlап de discussion dans lequel il est énoncé. Cela part du postulat selon lequel l'un ou l'autre des éléments cités devrait avoir une prépondérance sur l'autre, alors que l'un et l'autre découlent de l'un ou de l'autre.
Pour Aristote ,partant du principe que l'œuf n'est rien d'autre qu'une poule en puissance, et qu'à ce titre il n'existe que pour elle : c'est la poule qui est la raison d'être de l'œuf, et non l'inverse. En effet, s'il n'y avait pas d'animal à porter à maturité, l'existence de l'œuf n'aurait aucun sens. D'un point de vue logique donc c'est la poule qui doit précéder l'œuf. Pour comprendre la génération, il faut ainsi inverser l'ordre chronologique des faits :Seul l'adulte, l'être achevé, peut logiquement être une cause génératrice. Un être encore imparfait comme un enfant ne le peut pas, sinon il faudrait dire que l'imperfection est cause de la perfection, ce qui est impossible, même si chronologiquement nous avons l'impression que les choses vont dans le sens d'un développement du moins au plus parfait. On retrouve le principe général selon lequel « l'acte (la perfection, l'achèvement) est antérieur à la puissance (la simple possibilité) »2. Aristote dit ainsi que « c'est l'homme qui engendre l'homme »3 et non le sрегmе comme le croyaient les Pythagoriciens et Speusippe.
Plus concrètement, les oiseaux sont des « dinosaures transformés » et spécialisés. Donc grossièrement, la première poule est éclose d'un œuf de dinosaure. Mais dans la mesure où les dinosaures étaient ovipares, cela ne fait que déplacer le problème : « Qu'est-ce qui est apparu en premier : l'œuf ou le dinosaure ? »