Celle-ci est pour toi
Là où le Ponant s'embrase de nuées pourpres er incarnates, soudain le ciel se déchire, et l'astre du jour déclinant est voilé d'une ombre gigantesque.
Le doux battement de vastes ailes de cuir se mêle harmonieusement aux soupirs de la brise du soir, comme la magnifique créature se pose sur la prairie paisible.
Longue de cent pieds, elle se love paresseusement sur l'herbe émeraude, ses longues griffes d'ivoire labourant la glèbe à chaque mouvement, tandis que le fouet de sa longue ԛuеuе gifle les pâquerettes et les boutons d'or de ce quiet manteau végétal.
Rutilantes dans les feux du soleil mourant, ses écailles mordorées jetant mille éclats, elle se redresse vers la voûte céleste qui déjà se piquette de mille clous d'argent. Les yeux de la bête, grenats aux innombrables facettes, sont emplis de mystère, de sagesse insondable et d'une malignité infinie....
Sa gueule s'élève majestueusement au bout de son long cou sinueux, dévoilant cent poignards opalescents, tandis que ses naseaux laissent échapper des volutes fuligineux et méphitiques...
Soudain, de ce gosier infernal, la Bête vomit un torrent de flammes dévastatrices, qui incendient toute vie et incinérent la paisible sylve...
Tremblez, Mortels, car le Dragon est de retour!