Le vent, entre os canaviais, qui possède un souffle, um sopro, dont la douceur en portugais se distingue mieux, le long des berges du Rhône, un navire de douceur, le soir s'allongeant sur les eaux où les poissons mordillent les pieds mis au frais, le soleil nuançant les verdeurs des vignes sur les coteaux de Tain-L'Hermitage.
Et nous avions des sourires, en remuant la salade.
Le trèfle à quatre feuilles, o azar e o desastre longe de ti, la recherche silencieuse baignée dans les fines herbes, na cidade, para o descanso da alma, pour nouer le sort et lui faire rendre gorge.
Et tu m'offrais les premiers lilas.
Le nom des arbres, as árvores, la mutité de l'univers dissipée, tes figuiers nés le long des voies ferrés par les jets des noyaux méridionaux, l'opulence de ces autres arbres aux feuilles lustrées, et cirées, dont tu ne me souffleras pas le nom.
Et tu cueillais des bouquets à sécher.
Un dimanche, écoutant la radio, ton sourire, o sorriso, pour me retenir et m'offrir l'écoute d'une chanson dédiée "à un Français qui aime le Fado, mais nous n'avons pas de fado" sur Radio Trait d'Union, une éclosion petite de l'amour quotidien.
Et les sons avaient de ces javas contre les solitudes !
Ta main, aux роmреs fuпèbres, tenue, retenue, réchauffée, malgré la mort, sous le défilé des impressions les plus rapides, dans l'excavation de la tristesse, le bénitier obscène repoussé.
Et je lissais ta moustache pour ce dernier voyage vers Loulé.
Le temps inaccompli, a doença da mágoa, a saudade, et cette hardiesse des images me soulevant vers la révolte en tumulte et me précipitant au tréfonds dans l'incertitude, à égrener le vent, le trèfle à quatre feuilles, le nom des arbres, une chanson oubliée, le poids de ta main, ton sourire, et ta peau voyageuse de Gato Maltês.
Et tu m'as offert la multiplicité humaine, entre France, Goa, Angola, Macau, Algarve et Alentejo.
Le voyage de la lumière entre un œil et le soleil crée le climat, et la réfraction donne un doré au vernis disparu de la table et à la chair grenue des рlапches dressant une armoire, prenant ici la rousseur et là soumettant la blondeur, disqualifiant l'arc-en-ciel.
Et tu m'as donné la vivacité d'être vivant.
Sur le soubassement des désastres, répercutés, dans cet écho de la tristesse se mirant au miroir ombreux, une échappée belle, celle du temps passant, effaçant, dilatant des voix et les déformant.
Les appels ne me parviennent plus.
Sur l'engrènement de la mémoire répétitive et se désagrégeant, sur cet arrêt ne retenant rien en définitive, un éclat de la vigne entrevue.
Le silence est entretenu par ta patience, sous la terre.
Sur l'effeuillement des strates du temps, dans l'amollissement du serment, dans la tendresse renouvelée mais sans destinataire - la tendresse en instance -, un arbuste, une strie d'orage, un balbutiement, un autre âge.
Et ton sourire est en filigrane à chaque saison.