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Un hommage vibrant à mon beau Pays - Musique & cinéma

Sujet de discussion : Un hommage vibrant à mon beau Pays
  • alison-emma Membre pionnier
    alison-emma
    • 7 janvier 2014 à 00:16
    Ho que je l'aime mon Portugal ! Que je l'aime trop !
    este é o país mais bonito do mundo !
    Mais l'Angola sera toujours cher à mon coeur. C'est dur parfois de réunir ce qui fût séparé.



    Les paroles disent en gros : (c'est pas possible de traduire au mot à mot ça perd son sens)

    Peuple (les personnes) qui lavent à la rivière
    Qu'est ce que la poulie avec votre hache
    les рlапches de mon cercueil.
    Certains diront que vous pouvez
    qui acheter votre terre sacrée
    mais votre vie ne fait pas.


    Je suis allé à la table ronde
    bu dans un bol me cacher
    le Ьаіsег de la main à la main.
    C'était le vin qui m'a donné donné
    l'eau pure, des fruits sauvages
    mais votre vie ne fait pas.

    Arômes de lumières et de boue
    j'ai dormi avec eux ԁапs lе lіt.
    J'ai eu le même état.
    Les gens, les gens, je vous appartient
    vous m'avez donné hauteur de l'encens,
    mais votre vie ne fait pas.

    (reprise 1er couplet)
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 7 janvier 2014 à 01:47
    Alison-Emma, tu ne peux pas savoir, mais tu peux le présumer, combien tu me fais рlаіsіг, en portant ton choix sur ce Fado, que j’estime un des plus beaux qui soient.


    Oui, triste, dramatique, disant l'attachement - non pas patriotique mais sепsuеl - au Portugal, à sa terre, à son peuple.


    Ce texte est d'une intensité extraordinaire. Pour moi, il est une pierre de touche qui détermine la qualité de fadiste, et à quelle hauteur l'on se place.


    Amália Rodrigues - bien évidemment - en a fait, sur scène, au moins, une interprétation sublime. Mais, je n'entends pas, par là, que Dulce Pontes démérite, loin de là, son interprétation est juste, et sincère, et quand la sincérité est au rendez-vous dans le Fado, c'est l'essentiel qui permet tout le reste : les modulations, la diction, le phrasé, les effets dramatiques retenus, ...


    MERCI


    Oui, tu es une fadiste : n'est pas fadiste seulement celui qui pince les cordes et celui ou celle qui chante, mais celui ou celle qui se met dans la disposition de recevoir un Fado, et d'en être ému(e).


    Vous tous et toutes, plus bas vous excuserez, ce sont les conditions de la prise de son en public, et le son est amorti, la salle n'a pas la meilleure acoustique, ou les micros sont mal placés, la voix d'Amália n'est pas mise en valeur, mais laissez-vous prendre par une soirée de Fado !!!


    Oubliez les défauts de la prise de son !!!


    Observez avec quelle tendresse Amália prononce le mot "povo", "peuple", dans son attaque : c'est bouleversant comme elle peut transmettre l'amour de son pays, sans les grands mots "patriotiques" qui soumettent cette affection à ce qui la déforme et la détourne.


    Comment ne pas aimer le Portugal ???


    http://www.jukebox.fr/amalia-rodrigues/clip,povo-que-lavas-no-rio,q00smz.html


    ------------------------------------------------------------------------

    Alison-Emma fait allusion à ce qui a séparé le Portugal et les colonies africaines du Portugal, une guerre coloniale abominable - tant pour les peuples africains que pour les appelés du contingent portugais -, pendant plus de dix années, jusqu'à ce le Mouvement des Forces Armées abatte le régime fasciste, le 25 Avril 1974, et que le peuple portugais entre en scène, et que l'on en arrive - enfin, un an après !!! - à l'indépendance des colonies portugaises (que le dictateur António Oliveira de Salazar avait placées sous le statut de "provinces d'outre-mer, de manière à nier le colonialisme de son régime).


    Il vient de mourir, au Portugal, Eusébio da Silva Ferreira, grand joueur de football, pour lequel trois jours de deuil national ont été décrétés.


    Comme l'a déclaré le poète et homme politique Manuel Alegre : "En un temps où la dictature semait la mort, et la misère, et où la guerre déchirait le Portugal d'avec le Mozambique et l'Angola (entre autres), Eusébio aura été un trait d'union".


    Né à Lourenço Marques (c'était alors le nom de la capitale du Mozambique, Maputo), engagé vers les dix-sept ans au club de Benfica, il aura été le premier joueur noir à être sacré champion de l'année, il aura rapporté à l'équipe de Benfica onze titres nationaux, plus de six cents buts marqués : au-delà de ce qui est convenu dans les deuils, il y a une véritable admiration et une grande tristesse des Portugais pour Eusébio, des milliers l'auront accompagné au cimetière, et même Monsieur Pedro Раssos Coelho - le premier ministre d'ordinaire si insensible aux conséquences désastreuses de sa politique antisociale - semblait ému, c'est dire !


    Tout ceci pour écrire qu'un homme comme Eusébio da Silva Ferreira aura réussi à concilier ses deux pays, sa terre natale et son pays d'adoption.


    http://www.gentside.com/football/mort-d-039-eusebio-da-silva-ferreira-la-panthere-noire-du-football-portugais_art57835.html


    J'aime le Portugal qui sait adopter Eusébio da Silva Ferreira ; comme j' aimerais que la France ressemble à ce Portugal-là, et non à la France de Monsieur le ministre de l'Intérieur, Monsieur Valls.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 7 janvier 2014 à 02:47
    Je vais m'essayer, moi aussi, à la traduction de ce très beau texte.




    Povo que lavas no rio/Mon peuple qui laves dans la rivière
    Que talhas com o teu machado./Qui me tailles de ta machette
    As tábuas do meu caixão./Les рlапches qui font mon cercueil
    Pode haver quem te defenda/Il se peut que quelqu'un prenne ta défense,
    Quem compre o teu chão sagrado/Qu'un autre achète le sol où t'enraciner
    Mas a tua vida não./Mais ce qui fait ta vie est hors d'atteinte.

    Fui ter à mesa redonda/Je me suis attablée à cette table ronde,
    Bebi em malga que me esconde/J'ai bu dans un récipient me dissimulant
    Um beijo de mão em mão./Le Ьаіsег qui vole de main en main.
    Era o vinho que me deste/C'était le vin dont tu m'enivrais,
    Água pura, fruto agreste/Cette eau de pureté, fruit de vivacité,
    Mas a tua vida não./Mais nul n'atteint à ce qui fait ta vie.

    Aromas de urze e de lama/Des arômes d'ortie et de bourbier
    Dormi com eles na cama/Ont dormi avec moi, compagnons ԁапs mоп lіt,
    Tive a mesma condição./Nous étions de la même espèce
    Povo, povo, eu te pertenço/Mon peuple, mon peuple, c'est à toi que j'appartiens,
    Deste-me alturas de incenso,/Tu m'as donné des fumées d'encens s'élevant,
    Mas a tua vida não./Mai je n'ai pas atteint à ce qui fait ta vie.

    Povo que lavas no rio
    Que talhas com o teu machado
    As tábuas do meu caixão.
    Pode haver quem te defenda
    Quem compre o teu chão sagrado
    Mas a tua vida não.


    Oui, ce texte, apparemment simple, est plein d'allusions, de non-dits, qui rendent bien difficile et traître la traduction.
  • alison-emma Membre pionnier
    alison-emma
    • 7 janvier 2014 à 03:49
    MERCI CLIMAX
    C''est le concert de 1987 à l'Olympia si je ne m'abuse.
    (Oui texte presque impossible à traduire pour qui ne comprend pas le portugais)
    Une interprétation qui me donne toujours de frissons dans le dos. Excuse-moi mais je pleure à chaque fois ! Toutes les larmes de mоп согрs quand je l'écoute (je me sens tellement déchirée)
    Tu ne peux pas savoir à quel point tu me fait рlаіsіг en montrant cela à tout le monde. C'est tellement magnifique !
    Tant de sentiments !, d'émotions PURES, d'amour intence, sincère et sans intentions ! Quelque chose de brut comme un diamant noir qui s'arrache avec force des tripes et du cœur !
    Merci, merci mille fois climax !!! Il est impossible de ne pas aimer le Portugal !!!! IMPOSSIBLE
    (Merci aussi pour tes précisions sur une guerre dans laquelle je suis née et qui m'a marqué à jamais).
  • mahouarn Membre suprême
    mahouarn
    • 7 janvier 2014 à 11:07
    Bjr
    Ce n'est que beau
    C'est AMALIA
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 7 janvier 2014 à 22:14


    Oui, Alison-Emma, je crois que c'est le concert à l'Olympia.

    C'est déchirant de voir cette grande chanteuse, qui aura pu faire des volutes et des arabesques, plus âgée, ramenée à des moyens plus modestes mais magnifiques, vivre, ici et maintenant, les paroles du texte de Pedro Homem de Mello.


    Moi aussi j'ai la chair de poule, et vu de l'extérieur le Fado peut apparaître bien pathétique et tirer sur la corde lacrymale.


    Comment l'expliquer à ceux qui passent ? Le Fado est une école de vérité ; celle du chanteur, qui éprouve sa sincérité ; celle du public, comme un tout, qui vibre à l'unisson, et se laisse рéпétгег par des sentiments subtils ; celle de chaque auditeur, qui va se retrouver, en soi, avec des sentiments qu'autrement il ou elle n'aurait jamais ressentis.


    Je rappelle un site essentiel pour le Fado, "O Portal do Fado", où vous avez une boutique "on line", une radio permanente diffusant des fados, les nouvelles fraîches du Fado, et où vous trouverez à la rubrique "Letras do Fado" tous les textes des fados, avec leurs auteurs, leurs metteurs en musique, les airs traditionnels à partir desquels on les interprète.

    Ainsi pour "Povo que lavas no rio".


    http://www.portaldofado.net/component/option,com_jmovies/Itemid,336/task,detail/id,110/
  • sergioben Membre pionnier
    sergioben
    • 8 janvier 2014 à 01:01
    Magnifique en effet, même sans comprendre le portugais ! Tout y contribue, la voix d'Amalia, la mélodie, l'accompagnement musical, les chœurs...
    Waouuuuu, trop beau !
  • alison-emma Membre pionnier
    alison-emma
    • 9 janvier 2014 à 03:03
    Oui climax tu en parles avec beaucoup d'exactitude pour essayer de le faire comprendre a ceux qui passent.
    Mais toi comme moi savons que la Saudate ( theme recurent du fado. Mot intraduisible) cela ne s'explique pas ça se vit !
  • nigivir Membre élite
    nigivir
    • 9 janvier 2014 à 08:36
    Magnifique en effet, même sans comprendre le portugais ! Tout y contribue, la voix d'Amalia, la mélodie, l'accompagnement musical, les chœurs...
    Waouuuuu, trop beau !

    Sergio, loin de moi l'idée de te donner des leçons, mais suite à ce dont nous avons parlé au sujet de Alfama de Madredeus:

    ici, tu as affaire à du "vrai" fado
    et donc Madredeus n'est pas du "vrai" fado. Ce qui n'enlève pas, bien sûr, la beauté de ses œuvres.

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