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Villancicos ! - Littérature & poésie

Sujet de discussion : Villancicos !
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 22 janvier 2015 à 19:40
    "Por el val que habéis de arar,
    el desposado,
    por el val que habéis de arar
    ya estaba arado"

    "Le vallon à labourer,
    heureux époux,
    le vallon à labourer,
    il l'est déjà."
    (traduction de Jean-Marie Petit et de Jean Tena)

    Bref, la vігgіпіté jusqu'au mariage, nenni, tu es cornard avant même de m'épouser, ah mais !

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    "Con qué la lavaré
    la flor de mi cara ?
    Con qué la lavaré
    que vivo mal penada ?
    Lávome, yo, cuitada,
    con penas y dolores"

    "Avec quoi la baigner
    la fleur de mon visage ?
    Avec quoi la baigner
    quand je vis dans la peine ?
    Les épousées se baignent
    dans de l'eau de citron.
    Moi, hélas, je me baigne
    dans la peine et le deuil."

    La déploration, quand l'ami-аmапt est parti au loin, la plupart du temps à la guerre et qu'il est peut-être mort, en tout cas absent : un seul être vous manque et tout est dépeuplé !!! Ah, et puis les citrons, un mot majeur de la poésie espagnole, jusqu'à Lorca, et ses peaux couleur de citron ; l'acidité du citron est une douceur...

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    "Si no habéis de dar favores
    sino a quien se iguale a vos,
    a solas podréis con vos
    andar, señora, de amores"

    "Si vous n'accordez vos grâces
    qu'à ceux qui sont vos égaux,
    à vous-même et à vous seule
    vous devrez conter fleurette"

    C'est un topos, un lieu commun du soupir amoureux : l'aimée étant impaire, au-delà de toute comparaison, il est sage de sa part de ne pas rebuter ceux qui ne seront jamais que des serviteurs n'ayant pas ses qualités !!!

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    "Que no puede navegar
    el marinero,
    que los aires del amor
    se le han vuelto."

    "Il ne peut plus naviguer,
    le marinier,
    puisque le vent de l'amour
    vient de tourner"

    Ah, ces vents, ces bourrasques, encore un lieu commun, ils emportent les pensées vers l'aimé(e), ils sont ce qui relient les аmапts séparés, et que faire contre leur force quand ils viennent à incarner l'Amour ?

    Des villancicos mis en musique, les œuvres de Juan del Encina sont les plus prisées. En voici !
  • kiwikou Membre pionnier
    kiwikou
    • 22 janvier 2015 à 19:47
    Non.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 22 janvier 2015 à 19:51
    Tu ne sais même pas à quoi tu dis non, Kiwikou.

    Cela ne m'empêchera pas de terminer ce sujet littéraire !

    Terroriste !





    Après tout, il en faut pour tous les goûts ; et mon goût m'incline vers ces petits bijoux. Un SEUL sujet de littérature et de musique anciennes : voilà qui ne va pas tuer "tongay.com" ; c'est homéopathique !








    Pour cette dernière vidéo, la prononciation de la "jota" alterne dans l'espagnol du quinzième siècle avec un "j" doux (dans "jamás").





    Juan del Encina a écrit et mis en musique des textes clairement inspirés de la tradition du villancico, comme ci-dessus.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 22 janvier 2015 à 20:15
    La première page de couverture du livre utilisé ici.

    894179208.jpg
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 22 janvier 2015 à 20:36
    Lorsque je fais un sujet, c'est d'abord mû par un рlаіsіг personnel, bien évidemment.

    Et pour, quelque peu, partager, avec d'autres, un intérêt à l'égard de la beauté.

    Dois-je ajouter que cela donne du travail, que j'accomplis volontiers ?

    Alors, les objurgations de ceux qui ne veulent rien savoir, à part ce qui tourne autour de leur petit monde déjà constitué comme un espace fermé, elles peuvent être émises vingt, trente, cinquante fois, je m'en tape, pour tout dire.

    J'aime le monde hispanique, j'aime ses littératures, ses musiques, je suis un "fan" du Portugal, cela me paraît plus profitable que d'être un "fan" de l'équipe de football du "Real Madrid" ou du "Benfica" !
  • jimmik83 Membre expérimenté
    jimmik83
    • 22 janvier 2015 à 21:11
    LA CULTURE C'EST COMME LA CONFITURE : MOINS ON EN A, PLUS ON L'ÉTALE.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 22 janvier 2015 à 21:35
    LA CULTURE C'EST COMME LA CONFITURE : MOINS ON EN A, PLUS ON L'ÉTALE.

    Fielleux passant, celle-là, de remarque, elle n'est pas neuve ; je n'étale rien du tout : je cite mes sources et j'emprunte le texte de présentation, je prends du рlаіsіг à piocher ici et là quatre villancicos, et je donne à écouter des musiques de Juan del Encina.


    Sur ce, ciao !
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 22 janvier 2015 à 21:39
    Les "villancicos" sont, d'après le "Tesoro de la Lengua Castellana", "Las canciones que suelen cantar los villanos quando están de solaz", c'est-à-dire "Les chansons que les vilains ont coutume de chanter quand ils ont quelque loisir".

    Et, pour continuer à utiliser l'introduction du livre "Villancicos", de Jean-Marie Petit et Jean Tena, publié en 1976 chez François Maspero, dans la collection "Voix" (Numéro ISBN du livre : 2-7071-0871-5) :

    [B]Ces textes [du quinzième siècle] obéissent en grande partie au schéma de la création traditionnelle :
    - anonymat,
    - variations autour d'un même thème et variantes textuelles,
    - diversité et irrégularité de la métrique,
    - procédés mnémotechniques,
    - adaptations aisées à une ou plusieurs lignes mélodiques,
    - raccourci syntaxique de la langue parlée...

    Ils s'inscrivent aussi dans une culture огаlе avec tout ce que cela comporte de distance, voire d'autonomie, par rapport à l'idéologie morale officiellement professée.[/B]

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