VOUS NOUS GÂTEZ NOS VIES!
De tous vos beaux projets, mesurez-vous la faille,
Technocrates obtus, politicards menteurs?...
Vous qui condamnerez vos sites enchanteurs,
A devenir déserts: serons nous sur la paille?
N'entendre plus, le jour, dans les prés la sonnaille,
Ne plus humer, le soir, les exquises senteurs,
N'avoir plus, de l'effort, sur la peau les moiteurs,
Devrons nous tout quitter? Faudra-t-il qu'on s'en aille?...
La ferme abandonnée, un cube de béton
Deviendra notre asile, avec pour horizon
Le train, l'auto, la rue où s'affole et s'entasse
Une foule anxieuse!... Automate du temps,
Serait-ce l'avenir, en lequel j'existasse,
D'hiver perpétuel ignorant le printemps?